Victoire "historique" de la droite en Andalousie lors des élections régionales

Victoire "historique" de la droite en Andalousie lors des élections régionales, le 19 juin 2022.
Victoire "historique" de la droite en Andalousie lors des élections régionales, le 19 juin 2022. Tous droits réservés /AFP
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Par euronews avec AFP
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Selon des résultats quasi-définitifs, le Parti Populaire (PP, droite) - dont le candidat Juan Manuel Moreno préside la région depuis 2018 - a plus que doublé son score d'il y a quatre ans et obtenu la majorité absolue au parlement andalou avec 58 sièges sur 109.

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Les socialistes du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez ont essuyé dimanche un nouveau revers électoral dans leur ancien fief d'Andalousie (sud), un scrutin régional clé qui place la droite en position de force à un an et demi des prochaines élections nationales.

Selon des résultats quasi-définitifs, le Parti Populaire (PP, droite) - dont le candidat Juan Manuel Moreno préside la région depuis 2018 - a plus que doublé son score d'il y a quatre ans et obtenu la majorité absolue au parlement andalou avec 58 sièges sur 109.

Le Parti socialiste (PSOE) a lui obtenu 30 sièges contre 33 en 2018, le pire résultat de son histoire dans la région, tandis que la gauche radicale, avec qui il gouverne à Madrid, s'est effondrée (7 sièges contre 17).

Cette victoire "historique" du PP en Andalousie va lui permettre de ne pas avoir à dépendre de l'extrême droite et place son nouveau chef, le modéré Alberto Núñez Feijóo, en position de force en vue des prochaines élections nationales prévues fin 2023.

"Ce triomphe est celui de la modération et d'une autre façon de faire de la politique et c'est une très bonne chose pour toute l'Espagne", a lancé la numéro deux du parti conservateur, Cuca Gamarra.

En gagnant en Andalousie, le PP inflige un troisième revers consécutif à la gauche espagnole lors d'un scrutin régional, après celui de Madrid en mai 2021 et celui de Castille-et-Léon en février.

"Coup dur" pour Sanchez

Région la plus peuplée du pays, avec 8,5 millions d'habitants, l'Andalousie est un ancien bastion historique des socialistes qui l'ont gouvernée sans interruption de 1982 aux dernières élections régionales de 2018.

Eclaboussés par un scandale de corruption, ils avaient alors été chassés du pouvoir par une coalition formée par le PP et les centristes de Ciudadanos, et soutenue au parlement régional par la formation d'extrême droite Vox.

Ce nouveau revers en Andalousie est un "coup dur" pour le PSOE après lequel Pedro Sanchez"pourrait faire face à une bataille difficile pour être réélu" fin 2023, soulignait, avant le scrutin, Antonio Barroso, analyste au cabinet de conseil Teneo.

Face à un PP "dans une bonne dynamique", le chef du gouvernement, arrivé au pouvoir en juin 2018, pourrait en effet "avoir du mal à vendre les résultats de son gouvernement face aux inquiétudes des électeurs concernant l'inflation", ajoutait-il.

Faible progression de Vox

En mettant Pedro Sanchez en difficulté, en contenant la progression de Vox et en faisant disparaître Ciudadanos, qui n'a obtenu aucun siège, le PP a gagné sur tous les tableaux en Andalousie.

L'obtention de la majorité absolue lui évitera en effet de devoir gouverner en coalition avec Vox, comme il a dû le faire récemment dans la région de Castille-et-Léon.

L'extrême droite était alors rentrée pour la première fois au sein d'un gouvernement régional depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.

Troisième force politique au niveau national, Vox, qui avait fait irruption sur la scène politique espagnole lors des régionales andalouses de 2018, misait beaucoup sur le scrutin de dimanche mais n'a enregistré qu'une faible progression avec 14 députés régionaux contre 12 il y a quatre ans.

Une nouvelle alliance avec Vox aurait fragilisé Alberto Núñez Feijóo, arrivé à la tête du PP début avril en défendant une ligne modérée.

"L'Andalousie nous montre une voie", celle de "la modération, du dialogue, du progrès social", avait-il déclaré récemment, tandis que Juan Manuel Moreno avait appelé au "vote utile" pour "un gouvernement fort", qui ne soit pas "conditionné" par Vox.

"Il y a une stratégie très visible" du PP pour se présenter "comme une alternative raisonnable" aux socialistes en vue des prochaines élections nationales, "une option de centre-droit", selon Oscar García Luengo, professeur de sciences politiques à l'université de Grenade.

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