Conseiller discret mais très influent, il avait joué un rôle crucial dans l'élection de Donald Trump en 2016, en donnant un virage résolument populiste à sa campagne, avant d'être poussé vers la sortie l'année suivante.
PUBLICITÉLe procès de l'ancien conseiller de Donald Trump entre dans le dur ce mardi, avec les déclarations préliminaires de l'accusation et de la défense. La justice américaine avait sélectionné lundi le jury chargé d'examiner le refus par Steve Bannon, de coopérer à l'enquête parlementaire sur l'assaut contre le Capitole.
Conseiller discret mais très influent, il avait joué un rôle crucial dans l'élection du milliardaire républicain en 2016, en donnant un virage résolument populiste à sa campagne, avant d'être poussé vers la sortie l'année suivante.
Les deux hommes, restés proches, avaient échangé dans les jours qui ont précédé l'attaque du 6 janvier 2021 contre le siège du Congrès, selon la commission de la Chambre des représentants chargée de faire la lumière sur le rôle de l'ancien président dans ce coup de force.
Pour connaître la nature de leurs discussions, la commission avait assigné Steve Bannon à témoigner et à produire des documents. Il avait refusé, invoquant le droit des présidents à garder certaines conversations secrètes. Son refus lui a valu d'être inculpé en novembre d'"entrave" au travail du Congrès. Il avait alors promis "l'enfer" aux démocrates pour ses déboires.
Revirement de dernière minute
Compte tenu de l'extrême sensibilité politique du dossier, il a fallu une journée entière pour sélectionner 22 jurés potentiels, un nombre qui sera ramené à douze titulaires et deux remplaçants mardi matin.
A l'approche de son procès, Steve Bannon, 68 ans, a fait volte-face et accepté de coopérer avec les parlementaires. Les procureurs ont dénoncé "un revirement de dernière minute afin d'éviter" une condamnation et le juge en charge du dossier a souhaité maintenir le procès.
Ses avocats ont également demandé, en vain, un report du procès par crainte que les jurés ne soient influencés par la diffusion des auditions de la commission d'enquête, dont la prochaine est prévue jeudi soir à une heure de grande écoute.
Après plus d'un an d'investigations, la commission détaillera la journée du 6 janvier telle que vécue par Donald Trump, "ce qui a été fait et ce qui n'a pas été fait", a expliqué dimanche l'élue démocrate Zoe Lofgren sur la chaîne ABC.
L'ex-président républicain est soupçonné de n'avoir rien fait pendant près de trois heures, alors que ses partisans envahissaient le Capitole, semaient la violence et le chaos, et forçaient les élus à interrompre la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle.