Dernier coup tordu de Donald Trump : il gracie 73 de ses amis, dont le sulfureux Steve Bannon

Donald Trump en train de descendre des escaliers, à Alamo, au Texas, le 12 janvier 2021
Donald Trump en train de descendre des escaliers, à Alamo, au Texas, le 12 janvier 2021 Tous droits réservés Delcia Lopez/AP
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Par Joël Chatreau
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Donald Trump a l'intention d'user de son pouvoir de nuisance jusqu'à la dernière minute, principalement pour "pourrir" la fête d'investiture de Joe Biden comme 46ème président des Etats-Unis. Il pourrait gracier des extrémistes qui ont attaqué le Capitole, pourtant inculpés pour violences graves.

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Donald Trump s'est hâté d'écouler les toutes dernières nuisances de son mandat, qu'il avait encore en réserve dans un coin sombre de la Maison Blanche. Il ne lui restait plus qu'un tout petit peu de temps mercredi matin pour jouir de la puissance suprême, mais étant homme à en profiter jusqu'au bout, il a voulu gâcher en partie la fête de son successeur, Joe Biden, investi 46ème président des Etats-Unis mercredi 20 janvier 2021 dans une capitale fédérale, Washington, qui n'était néanmoins que l'ombre d'elle-même, fantomatique et ultra-barricadée.

Les habitants de Washington, très largement démocrates de coeur, ne veulent plus le voir, ce chef d'Etat sortant qui rumine sa défaite depuis maintenant plus de deux mois et demi. Surtout depuis qu'il a excité ses plus violents supporters, suprémacistes blancs, militants d'extrême-droite et complotistes du mouvement QAnon, les encourageant à prendre d'assaut le Capitole le 6 janvier dernier.

Des grâces à tour de bras ?

Mis en accusation par une majorité d'élus du Congrès pour "incitation à l'insurrection", Donald Trump doit être jugé par le Sénat, certainement peu de temps après la prestation de serment de Joe Biden, et il risque la destitution. Mais en attendant, il a usé un maximum de son pouvoir de grâce présidentielle. Il a gracié pas moins de 73 amis ou sympathisants, sans oser toutefois se blanchir lui-même ou des membres de sa famille ; il a également commué les peines de 70 autres personnes.

Des noms d'assaillants du Capitole étaient évoqués par plusieurs médias américains mais le milliardaire-président a renoncé à ce coup d'éclat ; près de 70 d'entre eux, accusés de graves violences, ont déjà été inculpés, et des centaines d'autres font l'objet d'enquêtes. Une grâce de certains de ces extrémistes, considérée comme dangereuse y compris par des responsables républicains proches du locataire sortant de la Maison Blanche, aurait pu finir d'échauffer les esprits au sein de la population et provoquer des affrontements entre pro et anti-Trump.

Sauver le "soldat" Bannon

Le président républicain ne s'est pourtant pas gêné ces derniers temps pour blanchir d'anciens collaborateurs de son équipe de campagne présidentielle de 2016, condamnés dans le cadre de l'enquête sur une présumée collusion avec le pouvoir russe. Et en dernier recours, Donald Trump a gracié son ancien conseiller, l'agitateur professionnel d'extrême-droite Steve Bannon. Ce dernier était accusé d'avoir détourné des fonds soit disant destinés à construire un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

Pour seul justificatif, la Maison Blanche indique dans un communiqué :

M. Bannon a été un leader important du mouvement conservateur et il est connu pour son expertise politique

La plus basse marche de la Maison Blanche

Preuve que Donald Trump ne voulait rendre les clés du Bureau ovale qu'à la dernière minute, l'énorme camion de déménagement qui lui a permis finalement de transférer les cartons restant dans sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride, est seulement arrivé à Washington mercredi matin.

En revanche, un ultime sondage sur son règne, effectué par l'institut Gallup, l'a invité à plier bagages au plus vite : il ne recueille que 34% d'opinions favorables chez les Américains, soit le plus bas pourcentage de tout son mandat. Gallup, qui mesure la popularité des présidents des Etats-Unis depuis 1938, enfonce le clou en indiquant que Trump est le seul à n'avoir jamais pu atteindre la barre des 50% d'avis positifs pour l'ensemble de sa politique.

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