L'Iran dément tout lien avec l'agression de Salman Rushdie

 Nasser Kanani, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, lundi 15 août 2022
Nasser Kanani, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, lundi 15 août 2022 Tous droits réservés AP/AP
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Par Euronews avec AFP
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"Dans cette attaque, seuls Salman Rushdie et ses partisans mériteraient d'être blâmés et même condamnés", a jugé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

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Après trois jours de silence, l'Iran a nié "catégoriquement" ce lundi toute implication dans l'attaque au couteau contre Salman Rushdie. "Nous démentons catégoriquement" tout lien entre l'agresseur et l'Iran, et "personne n'a le droit d'accuser la République islamique d'Iran", a ainsi affirmé Nasser Kanani, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, dans sa conférence de presse hebdomadaire.

Il s'agit de la première réaction officielle de Téhéran à l'agression dont a été victime vendredi l'écrivain britannique et américain de 75 ans dans un centre culturel à Chautauqua, dans l'Etat de New York aux Etats-Unis.

Pour l'Iran, la responsabilité de cette attaque pèse seulement sur l'auteur des "Versets Sataniques". "Dans cette attaque, seuls Salman Rushdie et ses partisans mériteraient d'être blâmés et même condamnés", a jugé le porte-parole iranien lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran.

"En insultant les choses sacrées de l'islam et en franchissant les lignes rouges de plus d'un milliard et demi de musulmans et de tous les adeptes des religions divines, Salman Rushdie s'est exposé à la colère et à la rage des gens", a-t-il ajouté.

Hospitalisé pour des blessures graves après l'attaque, Salman Rushdie va un peu mieux selon ses proches. Il n'est plus sous assistance respiratoire et "la voie du rétablissement a commencé", s'est félicité son agent Andrew Wylie dans un communiqué transmis au Washington Post.

"Colère de millions de personnes"

Salman Rushdie, né en 1947 en Inde dans une famille d'intellectuels musulmans non pratiquants, avait embrasé une partie du monde musulman avec la publication en 1988 des "Versets sataniques", un roman jugé par les plus rigoristes comme blasphématoire à l'égard du Coran et du prophète.

En 1989, le fondateur de la République islamique, l'ayatollah Khomeiny, a émis une fatwa appelant au meurtre de Salman Rushdie, qui a vécu des années sous protection policière. Celle-ci n'a jamais été levée et beaucoup de ses traducteurs ont subi des attaques.

"La colère manifestée à l'époque (...) ne s'est pas limitée à l'Iran et à la République islamique. Des millions de personnes dans les pays arabes, musulmans et non musulmans ont réagi avec colère" à l'ouvrage de Salman Rushdie, a encore dit lundi le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes.

"Non coupable"

L'agresseur présumé, Hadi Matar, un Américain d'origine libanaise âgé de 24 ans, a été inculpé de "tentative de meurtre et agression". Il a plaidé "non coupable" par la voix de son avocat.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré dimanche que des médias d'Etat iraniens "jubilaient" après l'agression de l'intellectuel. "C'est abject", a-t-il observé dans un communiqué. 

En Iran, le quotidien ultraconservateur Kayhan a félicité "cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l'apostat et le vicieux Salman Rushdie". Javan, autre journal ultraconservateur, écrivait qu'il s'agit d'un complot des Etats-Unis qui "veulent probablement propager l'islamophobie dans le monde".

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