Le parlement du Monténégro se déchire sur le poids de l'Eglise, le gouvernement perd sa majorité

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Une motion de censure a été votée par le Parlement du Monténégro faisant perdre la majorité au gouvernement. En cause, un accord controversé sur les propriétés de l'Eglise signé entre le gouvernement et l'Eglise orthodoxe serbe qui n'est pas du goût de l'opposition.

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Une motion de censure a été votée par le Parlement du Monténégro samedi, faisant perdre la majorité au gouvernement et ouvrant la voie à de nouveaux bouleversements politiques dans cette nation de l'Adriatique.

La motion a recueilli 50 voix, tandis que les autres élus du Parlement, qui compte 81 sièges, ont choisi de boycotter le texte, à l'exception d'un seul qui a voté contre.

"Nous avons besoin d'une élection et d'un gouvernement stable", a souligné l'initiateur de la motion de censure, le député Danijel Zivkovic.

Ce vote intervient quelques mois après une autre motion de censure, qui avait renversé un gouvernement de coalition en février.

Les tensions politiques sont à leur comble au Monténégro depuis plusieurs semaines. En cause, un accord controversé signé entre le gouvernement et l'Eglise orthodoxe serbe (SPC), la religion majoritaire dans ce pays des Balkans.

Cet accord prévoit notamment de réguler la propriété des centaines de monastères et églises de la SPC au Monténégro. Mais une partie de l'opinion publique considère qu'il ne protège pas assez les intérêts de l'Etat.

Le président monténégrin Milo Djukanovic a longtemps été un farouche opposant de la SPC et il est accusé de vouloir nationaliser les biens de l'Eglise.

Pendant des semaines, M. Djukanovic, désormais dans le camp de l'opposition, a utilisé cet accord pour déstabiliser le gouvernement et faire pression afin que soient tenues des élections anticipées.

Architecte de l'indépendance du Monténégro, il veut à tout prix du SPC dans le pays et s'efforce de cimenter une identité nationale distincte, quitte à créer une autre Eglise orthodoxe indépendante.

Les questions religieuses, très sensibles dans le petit pays qui borde l'Adriatique et qui est devenu indépendant de la Serbie en 2006, sont l'une des principales causes de la chute des deux derniers gouvernements.

Un tiers des 620.000 habitants s'identifient comme serbes et certains nationalistes dénient au Monténégro une identité séparée. La SPC est l'institution religieuse dominante, au côté d'une Eglise orthodoxe monténégrine très minoritaire et non reconnue par le monde orthodoxe, mais ses adversaires l'accusent de servir les intérêts de Belgrade.

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