Tchapliné : l'Ukraine dénonce un massacre de civils, Moscou dit avoir tué des soldats

Des maisons détruites après une attaque russe dans le village de Tchapliné, en Ukraine, jeudi 25 août 2022.
Des maisons détruites après une attaque russe dans le village de Tchapliné, en Ukraine, jeudi 25 août 2022. Tous droits réservés Inna Varenytsia/Copyright 2018 The Associated Press.
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Par Euronews avec AFP
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Perpétré le jour de la fête nationale ukrainienne qui marquait aussi le sixième mois de l'offensive russe contre l'Ukraine, le bombardement sur la gare de Tchapliné, dans la région de Dnipropetrovsk, a été fermement condamné par l'Union européenne.

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L'Ukraine a dénoncé jeudi le bombardement russe meurtrier qui a frappé la veille une gare du centre du pays. Moscou affirme de son côté avoir visé un train militaire et tué des soldats.

Perpétré le jour de la fête nationale ukrainienne, qui marquait aussi le sixième mois de l'offensive russe contre l'Ukraine, le bombardement sur la gare de Tchapliné, dans la région de Dnipropetrovsk, a été condamné par l'Union européenne. "L'UE condamne fermement les frappes russes atroces menées contre des civils" mercredi en Ukraine et leurs responsables "devront rendre des comptes", a averti jeudi sur Twitter le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell.

"Nous allons faire en sorte que les agresseurs paient pour tout ce qu'ils ont fait. Et nous allons les chasser de notre terre", a pour sa part déclaré mercredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le bilan exact du bombardement restait à confirmer jeudi. Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a fait état sur Twitter de "25 civils tués à la suite d'un tir de missile" sur la gare, en dénonçant le "terrorisme de Moscou, plaie du XXIe siècle".

Les services du procureur général d'Ukraine ont eux indiqué que "10 civils ont été tués, dont deux enfants de 6 et 11 ans, et 10 autres blessés, dont deux enfants" à la gare de Tchapliné et dans ses environs, laissant ouverte la possibilité que les autres victimes ne sont pas que des civils.

Les opérations de recherche des survivants se poursuivaient jeudi matin à Tchapliné, selon le gouverneur de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenko.

"200 soldats" tués, selon Moscou

La Russie affirme elle avoir frappé "un train militaire" en partance pour "les zones de combat" de l'est de l'Ukraine, objectif stratégique prioritaire de Moscou, et tué "plus de 200 soldats" ukrainiens. Un missile Iskander "a directement touché un train militaire dans la gare de Tchapliné (...) éliminant plus de 200 militaires de la réserve des forces armées ukrainiennes" ainsi que des équipements, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Selon les autorités ukrainiennes, les Russes ont intensifié leurs tirs dans plusieurs régions mercredi, jour de fête nationale. "Le nombre de bombardements sur les villes et villages a augmenté. Au cours des dernières 24 heures, la police en a recensé 58, largement plus que ce que nous voyons d'habitude", a déclaré Evhen Enin, vice-ministre ukrainien de l'Intérieur, sur Telegram.

Selon les médias locaux, neuf régions ukrainiennes ont été bombardées mercredi, et 189 sirènes d'alerte ont retenti au total à travers le pays, un record depuis le début de la guerre le 24 février.

"Une nuit très difficile"

Les bombardements ont notamment visé plusieurs districts de la région de Dnipropetrovsk, où se trouve Tchapliné, a précisé le gouverneur régional Valentin Reznitchenko, qui a évoqué sur Telegram "une nuit très difficile" avec des attaques et des victimes "en permanence".

Selon les autorités ukrainiennes, les frappes russes ont également visé mercredi Khmelnytsky, dans l'ouest du pays, éloigné du front, la ville de Mykolaïv (sud), l'une des les plus bombardées depuis le début de la guerre et où elles ont notamment ciblé des infrastructures portuaires, ainsi que les régions de Kharkiv (nord-est) et Donetsk (est).

Les combats et bombardements en Ukraine ont connu une baisse d'intensité depuis début juillet.

Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev fin mars, l'essentiel des combats s'est concentré dans l'est, où Moscou a lentement gagné du terrain avant que le front ne se fige, et dans le sud, où les troupes ukrainiennes disent mener une contre-offensive, également très lente.

La centrale nucléaire de Zaporijjia "totalement déconnectée"

"Aujourd'hui marque un jalon triste et tragique", a estimé mercredi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres à propos de la date anniversaire des six mois du déclenchement des combats, qui ont fait des dizaines de milliers de morts et de blessés.

Déplorant les conséquences de cette "guerre absurde bien au-delà de l'Ukraine", il a réitéré sa "profonde inquiétude" concernant les activités militaires sur le site de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par les forces russes depuis début mars et visée par des frappes dont les deux belligérants s'accusent mutuellement. "Toute nouvelle escalade de la situation pourrait conduire à l'autodestruction", a-t-il averti.

Les directeurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, et de l'agence atomique russe Rosatom, Alexeï Likhatchev, se sont rencontrés à Istanbul (Turquie) pour discuter d'une inspection des installations. Kiev réclame le retrait immédiat des Russes de la centrale, et sa prise en main par une mission de l'AIEA.

Ce jeudi, l'opérateur ukrainien Energoatom. a annoncé que la centrale était "totalement déconnectée" du réseau après l'endommagement des lignes de communication. "Les deux réacteurs de la centrale en fonctionnement ont été déconnectés du réseau. En conséquence, les actions des envahisseurs ont provoqué une déconnexion totale de la centrale nucléaire de Zaporijjia du réseau électrique, pour la première fois dans son histoire", a indiqué le groupe d'Etat Energoatom sur Telegram.

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