Six mois de guerre en Ukraine : retour en images sur vingt faits marquants
Depuis le 24 février 2022, la Russie a lancé son "opération spéciale" avec l'objectif de prendre le contrôle de l'Ukraine. Six mois plus tard, il n'en est rien. Voici une sélection de photos des moments marquants de cette guerre qui frappe le cœur de l'Europe.
Le 24 août marque les six mois de l'invasion russe de l'Ukraine. Depuis six mois, le monde a été témoin de destructions à grande échelle, de populations jetées sur la route de l'exil pour fuir les combats et l'horreur de la guerre. Chaque jour, jusqu'à aujourd'hui, réserve son lot de nouvelles glaçantes, comme la menace de catastrophe nucléaire. Cette guerre au cœur de l'Europe, dont personne ne pouvait imaginer l'ampleur, ne peut se résumer à son impact sur la seule Ukraine. La communauté internationale s'est dressée pour aider Kyiv à faire face à l'avancée des troupes du maître du Kremlin, même si cette aide n'est pas celle que l'Ukraine attendait. Des centaines de milliers d’anonymes, au quatre coins de Vieux Continent, se sont aussi mobilisés pour apporter un soutien, un toit aux familles qui ont quitté leur pays.
Nous vous proposons une sélection de photos pour revenir sur les moments particulièrement marquants qui ont fait basculer tout un pays dans une situation dramatique.
Attention, certaines clichés peuvent heurter la sensibilité des personnes non averties.
Des familles séparées après avoir quitté les zones les plus dangereuses
Au moins 12 millions d'Ukrainiens ont fui leur foyer depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, principalement des femmes et des enfants.
Évacuation de la banlieue de Kyiv et voitures prises pour cible
Au début du conflit, alors que les forces russes étaient dans les faubourgs de Kyiv, les tentatives pour se mettre en sécurité se sont soldées par une tragédie pour de nombreux civils. De nombreux témoignages, étayés depuis par des enquêtes, ont fait état de soldats russes tirant sur des civils non armés fuyant les banlieues de la capitale ukrainienne à bord de leur voiture. D'autres habitants ont été fauchés par des rafales d'armes automatiques, alors qu'ils s'enfuyaient par le plus simple moyen, à pied, en laissant toute leur vie derrière eux. Pris pour cible, ils ont été abattus sur les trottoirs. Les exactions ont été particulièrement horribles dans les villes, désormais martyrs, de Boutcha et d'Irpin, où la population locale a payé un lourd tribut.
La vie dans les abris souterrains
Au cours des premiers mois de la guerre, de nombreux civils se sont réfugiés dans des abris souterrains pour se protéger. Que ce soit dans les grandes villes ou dans les localités de moindre importance, peu d'endroits étaient vraiment préparés à servir comme lieu où la population pouvait chercher sécurité et répit. A Kyiv et à Kharkiv, les métros ont été des places fortes, les endroits les plus sûrs pour se cacher. D'autres personnes se sont terrées dans les parkings souterrains de résidences, les caves de maisons. Certains Ukrainiens sont restés dans ces abris pendant de nombreuses semaines, en particulier dans les villes fortement touchées par les bombardements russes, comme Kharkiv et Marioupol.
Des tombes creusées devant les lieux d'habitation
De nombreux civils tués lors des violents combats à Kyiv, Marioupol et dans d'autres villes ont été enterrés à la hâte dans les arrière-cours de maisons privées ou dans les cours d'immeubles.
Les bénévoles se lèvent
La mobilisation des Ukrainiens pour lutter contre l'invasion a impressionné le monde. Outre les dons financiers et de sang, de nombreux civils ont risqué – et risquent encore aujourd'hui – leur vie pour aider à l'évacuation de des populations des régions du pays où les affres de la guerre ont été – ou sont – les plus dures. Ils ont aussi contribué à l'approvisionnement de la ligne de front, en équipement ou en nourriture ou aidé à enterrer les morts. La population ukrainienne a aussi donné de l'argent pour acheter d'importants équipements tactiques et même un satellite.
Attentat à la bombe dans une maternité à Marioupol
Cette photographie de l'attentat à la bombe contre la maternité de Marioupol a fait la une du monde entier et est devenue l'un des symboles des crimes de guerre des temps modernes.
Des fosses communes dans la banlieue de Kyiv et dans d'autres régions d'Ukraine
Lorsque les forces russes se sont retirées de la banlieue de Kyiv, la terrible réalité de la souffrance civile a été exposé aux yeux du monde. Dans les mois qui ont suivi, des centaines d'habitants ont recherché les corps de leurs proches, jetés dans des fosses communes après avoir été abattus. Encore aujourd'hui, le difficile travail d'exhumation, entravé par la présence de mines, se poursuit. Dans la région de la capitale ukrainienne, les enterrements se succèdent encore. Des fosses communes ont également été découvertes dans d'autres zones du pays.
Zelensky, héros de l'Occident
Au cours des premières semaines de la guerre, les États-Unis ont proposé au président ukrainien d'être évacué en lieu sûr, hors d'Ukraine et loin des combats. Mais Volodymyr Zelensky est resté à Kyiv. Il a enfilé le treillis militaire. Aux yeux de l'Ouest, son refus de quitter son pays, de laisser la population, et ses allocutions quotidiennes à la nation et aux dirigeants mondiaux, ont fait de lui un héros un symbole de la résistance de l'Ukraine contre l'invasion russe.
Attentat à la gare de Kramatorsk
L'attaque au missile qui a visé la gare de Kramatorsk le 8 avril lors des évacuations de population vivant dans l'est de l'Ukraine a été particulièrement meurtrier : 59 personnes, dont 6 enfants, ont perdu la vie.
Menace nucléaire sur l'Ukraine et l'Europe
La sécurité nucléaire est un problème depuis les premiers jours de la guerre, lorsque les forces russes se sont enfoncées dans le pays, depuis le nord, pour fondre sur Kyiv. Sur leur chemin, elles se sont emparées de la centrale nucléaire de Tchernobyl, reprise depuis par l'armée ukrainienne. Mais l'une des plus grandes centrales nucléaires du monde, celle de Zaporijjia, reste sous contrôle russe. Les bombardements autour de la centrale laissent planer le risque d'une catastrophe nucléaire.
La deuxième plus grande ville du pays sous des bombardements incessants
Kharkiv, deuxième plus grande ville du pays, est sous les bombes depuis le début la guerre. Cet acharnement cible surtout le quartier résidentiel Saltivka, dans la partie nord-est de la ville. C'est l'un des nombreux endroits sur la carte du pays où les forces russes ont utilisé des armes interdites contre la population locale, telles que des armes à sous-munitions et des mines dispersables, selon un rapport d'Amnesty International.
Marioupol réduite en cendres
Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov et autrefois centre industriel important de près d'un demi-million d'habitants, a été presque complètement détruit par les intenses bombardements russes. Le chauffage, l'électricité et l'eau ont été coupés à la fin de l'hiver, de nombreux civils sont morts faute de nourriture, d'accès à l'eau ou d'hypothermie. Plus tard, le théâtre dramatique local où au moins 1 200 personnes s'étaient réfugiées avec l'espoir d'une évacuation, a été touché par un missile russe. Les premières conclusions mentionnaient 300 morts. Les dernières estimations, selon l'agence de presse AP, font état de 600 personnes qui ont perdu la vie dans cette tragédie.
Siège de l'aciérie d'Azovstal, les défenseurs de Marioupol faits prisonniers
Les défenseurs de Marioupol, parmi lesquels les combattants du régiment d'Azov, qui s'étaient retranchés dans une aciérie du complexe industriel de la ville, ont été assiégés pendant de nombreuses semaines sans accès à la nourriture ou à l'eau potable. Finalement, ils reçurent l'ordre de se rendre et furent emmenés comme prisonniers de guerre dans les territoires contrôlés par les séparatistes pro-russes. Les autorités ukrainiennes ont promis de les libérer en un échange de prisonniers russes. Mais, pour lors, aucunes nouvelles positives n'ont été données aux familles.
Tragédie d'Olenivka
Après l'évacuation de l'usine sidérurgique d'Azovstal, certains des combattants ukrainiens ont été incarcérés dans la prison d'Olenivka, en territoire séparatiste. Dans cette geôle, les détenus ont été placés à l'isolement total. Aucune organisation de défense des droits de l'homme n'a pu les approcher. Fin juillet, une frappe s'est abattue sur cette prison, faisant au moins 50 morts. Ce bombardement, dont Kyiv et Moscou s'accusent mutuellement, a été des plus éprouvants pour les familles sans nouvelles de leur proche, disparus après la réédition d'Azovstal. Les autorités de la République populaire autoproclamée de Donetsk ont interdit aux enquêteurs internationaux d'accéder au site.
L'est du pays, cible stratégique pour Moscou
Après s'être retirée de la banlieue de Kyiv, sans avoir réussi à prendre le contrôle de la capitale ukrainienne, la Russie a jeté ses forces à l'est de l'Ukraine. Les troupes du Kremlin se sont concentrées sur la prise de Sloviansk, Kramatorsk, Sievierodonetsk, Lysychansk. Ces villes avaient été déjà le théâtre d'intenses combats en 2014 et 2015 lorsque les forces ukrainiennes se sont battues avec succès pour éviter qu'elles ne tombent sous le joug des milices séparatistes soutenue par Moscou qui s'étaient emparées des grandes villes du Donbass, Lougansk et Donetsk. Après les combats, avec le soutien d'organisations humanitaires internationales et du gouvernement ukrainien, ces villes étaient devenues le centre de la vie administrative, sociale et commerciale de l'est ukrainien. Aujourd'hui, ces localités sont des objectifs prioritaires pour la Russie de Vladimir Poutine. Les efforts russes déployés pour les prendre entraînent encore aujourd'hui de nombreuses destructions et sèment la mort dans la population locale.
Destruction et défense du patrimoine culturel
Près de 200 sites historiques et culturels ont été endommagés ou détruits en Ukraine depuis le début de la guerre, rapporte l'UNESCO. Parmi eux se trouvent des musées, des églises, des centres culturels.
L'éducation sous le feu des bombes
Plus de 2 100 établissements scolaires ont été détruits depuis le début du mois de février. Plus de 250 sont même complètement détruits, selon le ministère ukrainien de l'Éducation et des Sciences.
Frappes sur des infrastructures civiles à Krementchouk et à Vinnytsia
L'une des frappes aériennes les plus meurtrières sur les villes ukrainiennes est à ce jour celle qui s'est abattue le 28 juin sur un centre commercial très fréquenté à Krementchouk. 18 personnes y sont décédées, 36 autres sont considérées comme portées disparues. 23 autres personnes, dont des enfants, sont mortes lors d'une autre attaque aérienne qui a touché Vinnytsia, une ville du centre-ouest du pays.
Les récoltes de céréales volées ou détruites
Les autorités ukrainiennes accusent la Russie d'avoir largué des missiles pour brûler les champs de blé que les agriculteurs ont réussi à cultiver malgré le fait d'être sous la menace de munitions non explosées. Kyiv a également affirmé que la Russie a volé les céréales stockées sur les territoires désormais occupés par les troupes de Moscou.
Les mines, ou la mort invisible
De multiples rapports font état d'Ukrainiens tués par des mines dans des zones résidentielles, sur des plages, dans les forêts, etc. Selon les experts, il faudrait des décennies pour nettoyer le pays de ces charges explosives, cachées aux yeux de tous.