Nordstream : Gazprom coupe de nouveau le gaz à l'Allemagne

Le gazoduc russe Nordstream lors de son inauguration en 2010
Le gazoduc russe Nordstream lors de son inauguration en 2010 Tous droits réservés AP Photo/Dmitry Lovetsky, File
Par EURONEWS
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Nordstream : Gazprom coupe de nouveau le gaz à l'Allemagne jusqu'à nouvel ordre. Officiellement pour des raisons techniques. Mais les explications de Moscou sont jugées cyniques par un porte-parole de la Commission européenne.

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L'Allemagne de nouveau privée de gaz russe. Ce vendredi, le géant Gazprom a annoncé que le gazoduc Nord Stream, qui devait reprendre du service ce samedi, ne livrera plus aucune molécule de gaz jusqu'à nouvel ordre.

Arrêté de puis 3 jours pour des opérations de maintenance, le gazoduc, qui relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique, rencontrerait de nouveaux problèmes techniques sur une turbine.

Sur la messagerie Telegram, Gazprom a fait état d'une fuite d'huile.

Le Kremlin affirme de son côté que le problème serait lié à une pénurie de pièces de rechange en raison des sanctions visant la Russie.

Moscou affirme notamment que ces sanctions empêchent la restitution d'une turbine Siemens qui avait été envoyée au Canada pour y être réparée. L'Allemagne, où se trouve la turbine, assure que c'est la Russie qui bloque le retour de cette pièce-clé.

Des justifications jugées "fallacieuses" par un porte-parole de la Commission européenne qui a dénoncé "le cynisme de la Russie, qui préfère brûler du gaz au lieu d'honorer ses contrats".

Ce n'est pas la première fois depuis le début de l'intervention militaire du Kremlin en Ukraine que la Russie cesse ses fournitures de gaz. D'autres pipelines reliant plusieurs pays de l'Union européenne, comme la Bulgarie et la Pologne, ont déjà été impacté.

Et, en juillet, Gazprom avait déjà procédé à dix jours de travaux de maintenance sur le gazoduc Nord Stream qui avait ensuite été remis en marche mais avec une nouvelle baisse des livraisons.

Un responsable allemand avait jugé l'interruption de cette semaine "incompréhensible sur le plan technique", y voyant une manoeuvre politique de la Russie.

"Nous ne pouvons plus nous fier à la Russie ou à Gazprom" pour respecter leurs engagements sur les livraisons de gaz, a répété cette semaine le ministre de l'Economie, Robert Habeck.

Il semble désormais que les craintes d'un arrêt total des livraisons russes à l'approche de l'hiver se confirment.

Pour compenser les quantités manquantes, les Européens s'efforcent de trouver d'autres fournisseurs et de réduire leur consommation sur fond d'explosion des prix du gaz sur les marchés et de spectre de récession.

En Allemagne, l'activité devrait se contracter au second semestre, plombée par l'impact de l'envolée des prix de l'énergie sur le puissant secteur industriel.

Dans la première économie européenne, la menace de pénurie de gaz cet hiver semble cependant s'éloigner. Le pays se démène pour réduire sa dépendance à la Russie qui atteignait encore 55% des importations de gaz en février.

Les projets d'installation de plusieurs terminaux flottants permettant d'importer du gaz naturel liquéfié (GNL) ont connu une nette accélération en Allemagne: deux première unités devraient entrer en fonction cet hiver.

Une diversification qui "aidera à passer l'hiver sans perturbations majeures", selon le ministère allemand de l'Economie.

(Avec AFP)

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