Le journaliste français Olivier Dubois libéré après deux ans de captivité au Mali

Le journaliste français Olivier Dubois arrive au salon VIP de l'aéroport de Niamey, au Niger, le lundi 20 mars 2023.
Le journaliste français Olivier Dubois arrive au salon VIP de l'aéroport de Niamey, au Niger, le lundi 20 mars 2023. Tous droits réservés Judith Besnard/Copyright 2023 The AP
Par euronews avec AFP
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Le journaliste français Olivier Dubois a été libéré près de deux ans après son enlèvement par des jihadistes au Mali, et est arrivé lundi à l'aéroport de Niamey au Niger, aux côtés d'un autre otage américain retenu lui depuis 2016.

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Olivier Dubois, souriant et visiblement ému dans les bras d'une de ses consœurs : ce sont les premières images du journaliste français libéré deux ans après son enlèvement au Mali par des djihadistes liés à Al-Qaïda. A ses côtés, un autre otage libéré après 7 ans de captivité, le travailleur humanitaire américain Jeffery Woodke. Les deux hommes sont arrivés ce lundi à Niamey, au Niger.

"Je me sens fatigué mais je vais bien"
Olivier Dubois
Journaliste et ex-otage au Mali

Olivier Dubois, dont on ne sait pas s'il est resté au Mali pendant toute la durée de sa détention, était le seul otage français recensé non retenu par un Etat dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.

"C'est un peu impressionnant tous ces micros, c'est moi qui ai le micro d'habitude. Je veux juste dire que c'est évidemment énorme pour moi d'être ici, d'être libre. Je ne m'y attendais pas du tout. Je voulais rendre hommage au Niger et à son savoir-faire dans ce type de mission délicate et aussi à la France et à tous ceux qui m'ont permis d'être ici aujourd'hui" explique Olivier Dubois.

Il a également souhaité dire "un grand merci", à Radio France Internationale (RFI), qui diffusait chaque mois des messages de soutien de ses proches.

Le président français Emmanuel Macron a exprimé lundi son "immense soulagement", et a témoigné de sa "grande reconnaissance au Niger pour cette libération", après s'être entretenu au téléphone avec le journaliste.

Ce dernier sera "bientôt de retour en France", selon un communiqué de l'Elysée. 

Aux côtés d'Olivier Dubois, lundi, Jeffery Woodke, cheveux blancs et soutenu par une canne a souhaité "remercier le gouvernement nigérien, américain et français".

"Vive la France", s'est exclamé celui qui venait en aide depuis une trentaine d'années à des populations nomades avec une ONG à Abalak, dans le centre du Niger, lorsqu'il a été enlevé.

La Maison Blanche s'est dite "soulagée" de cette libération dans un communiqué.

Olivier Dubois, journaliste indépendant de 48 ans, avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le GSIM, principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.

Il collaborait notamment avec Libération et Le Point, vivait et travaillait au Mali depuis 2015 lorsqu'il avait été kidnappé.

Il avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021.

Après quasiment un an de silence, une deuxième vidéo d'Olivier Dubois, 48 ans, avait été diffusée le 13 mars 2022 sur les réseaux sociaux, sans indication sur la date à laquelle les images avaient été tournées.

Cauchemar terminé

"C'est juste incroyable, c'est quelque chose qu'on attendait depuis deux ans. Pour lui le cauchemar est terminé, et pour sa famille aussi. Il va pouvoir reprendre sa vie, même si ce sera difficile pour lui d'oublier ça", a déclaré à l'AFP la soeur d'Olivier Dubois, Canèle Bernard.

Lundi, l'organisation Reporters sans Frontières (RSF), a fait part de son "immense soulagement".

"Nous avions eu des nouvelles rassurantes à plusieurs reprises ces derniers mois, et encore très récemment : il semblait en bonne forme, mais la durée de sa captivité nous inquiétait", a commenté le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, interrogé par l'AFP.

La rédaction du quotidien Libération, avec lequel Olivier Dubois collaborait, a également fait part de sa "joie immense".

Le Mali, comme ses voisins le Niger et le Burkina Faso, traverse une grave crise sécuritaire avec des attaques jihadistes récurrentes.

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Les enlèvements y sont l'un des graves dangers encourus par les journalistes et les humanitaires locaux comme étrangers.

Deux employés de branche malienne du Comité international de la Croix-Rouge kidnappés entre Gao et Kidal, dans le nord du Mali il y a deux semaines, ont par ailleurs été libérés dimanche soir.

Au moins trois otages occidentaux sont encore détenus au Sahel : le chirurgien australien Arthur Kenneth Elliott, enlevé au Burkina Faso le 15 janvier 2016, et l’officier de sécurité roumain Iulian Ghergut, enlevé le 4 avril 2015 au Burkina Faso. Un religieux allemand, le père Hans-Joachim Lohre, dont on est sans nouvelles depuis novembre 2022, est considéré comme ayant été enlevé au Mali.

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