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Russie : le taux de natalité au plus bas niveau depuis 25 ans

Le Kremlin à Moscou
Le Kremlin à Moscou Tous droits réservés Pavel Bednyakov/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Pavel Bednyakov/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Par Jean-Philippe Liabot
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En juillet, le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré que le faible taux de natalité du pays était « catastrophique » pour l'avenir de la Russie.

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Le taux de natalité en Russie est à son plus bas niveau depuis 1999, le nombre de naissances étant passé sous la barre des 100 000 en juin, ce qui a suscité l'inquiétude de Moscou, face à ce qui a été décrit comme une "grave baisse de la population".

De janvier à juin 2024, 599 600 enfants sont nés en Russie, soit 16 000 de moins qu'au cours de la même période en 2023, selon les données publiées par l'agence gouvernementale russe Rosstat.

Au cours de la même période, le déclin de la population russe s'est accéléré de 18 %, avec 49 000 décès supplémentaires enregistrés en 2024 par rapport à l'année précédente, probablement dus, en partie, par les victimes du conflit en Ukraine.

Nina Ostanina, chef du comité de la Douma pour la protection de la famille, a déclaré à l'agence de presse nationale RIA qu'une "opération démographique spéciale" était nécessaire en Russie pour stimuler le taux de natalité - une référence à la guerre menée par Moscou chez son voisin.

En juillet, le porte-parole du président Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a qualifié le faible taux de natalité de "catastrophique", ajoutant que la relance du taux de natalité était l'une des "priorités absolues" du pays.

Un problème démographique persistant en Russie

La population de la Russie est en déclin depuis les années 1990, avec de brèves périodes de reprise. En 1999, le taux de natalité s'établissait à 1,6, soit un niveau inférieur à celui de la Seconde Guerre mondiale.

Depuis son entrée en fonction, Vladimir Poutine a souvent fait de l'amélioration du taux de natalité l'une de ses priorités. Le Kremlin a largement idéalisé la maternité des jeunes, que M. Poutine - qui aime utiliser des points de vue traditionalistes pour répliquer à l'Occident - a qualifiée en 2020 de "devoir historique" de la Russie.

Un couple russe et son bébé.
Un couple russe et son bébé. Natacha Pisarenko/Copyright 2023 The AP. All rights reserved

À l'époque, Moscou a introduit une série de mesures conformes à sa politique, notamment l'extension des services de garde d'enfants rémunérés pour les familles à faibles revenus, l'introduction d'allègements fiscaux pour les familles nombreuses et la promesse de créer davantage de places en crèche.

Depuis, la Russie a lancé son "invasion à grande échelle" de l'Ukraine, exacerbant son problème de population en forçant un exode de personnes - y compris celles qui ne sont pas d'accord avec les politiques de Moscou ainsi que les jeunes hommes qui échappent à la conscription - avec très peu d'arrivées.

Des problèmes dans toute la société si la tendance ne s'inverse pas

Un rapport de l'Atlantic Council indique que la poursuite de la guerre en Ukraine pourrait avoir des conséquences profondes sur la population de la Russie, ce qui conduirait à terme à une diminution du nombre de Russes.

Le rapport ajoute que le nombre de jeunes Russes qui meurent dans cette guerre contre l'Ukraine pourrait modifier les perspectives du futur marché du travail du pays.

Des personnes nourrissent leur bébé à Saint-Pétersbourg, Russie.
Des personnes nourrissent leur bébé à Saint-Pétersbourg, Russie. Dmitri Lovetsky/Copyright 2022 The AP. All rights reserved

En juin, le vice-premier ministre russe Dmitry Chernyshenko a averti les médias locaux que la Russie pourrait être confrontée à une pénurie de 2,4 millions de travailleurs d'ici 2030 si la situation ne s'améliorait pas, bien qu'il n'ait pas ouvertement lié celle-ci à la guerre menée par Moscou.

Le taux de fécondité en Russie se situe à peu près au même niveau que celui de l'Allemagne, qui a un taux moyen en Europe, selon Eurostat.

L'Espagne, avec 1,16, a l'un des pires taux en Europe, tandis que la France a l'un des meilleurs, avec 1,64.

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