L'Assemblée nationale sud-coréenne, contrôlée par l'opposition, a adopté la motion de destitution de Han Duck-soo pour avoir refusé de nommer trois nouveaux juges à la Cour constitutionnelle.
L'Assemblée nationale sud-coréenne, contrôlée par l'opposition, a voté vendredi la destitution du président par intérim Han Duck-soo, malgré les protestations véhémentes des représentants du parti au pouvoir.
Cette destitution intervient moins de deux semaines après celle du président Yoon Suk Yeol, déchu pour son imposition ratée de la loi martiale le 3 décembre.
La destitution de Han Duck-soo, Premier ministre qui assurait l'intérim de la présidence, signifie qu'il ne pourra pas exercer ses pouvoirs jusqu'à ce que la Cour constitutionnelle décide de le révoquer ou de le rétablir dans ses fonctions.
La Haute juridiction doit encore déterminer si elle confirme la destitution du président Yoon Suk Yeol, qui a refusé de se présenter à la première audience de son procès devant la Cour.
C'est la première fois dans l'histoire de la Corée du Sud que le président et le Premier ministre – les deux personnages les plus importants de l'État – sont suspendus simultanément de leurs fonctions.
Cette situation aggrave la tourmente politique et accentue l'incertitude économique dans le pays. Selon les médias sud-coréens, le won coréen s'est affaibli à des niveaux jamais vus depuis 15 ans, le dollar américain s'échangeant pour 1 464,8 wons jeudi.
Les législateurs du parti au pouvoir, "Pouvoir au peuple" (PPP), ont boycotté le vote et se sont rassemblés autour de la tribune où se trouvait le président de l'assemblée, Woo Won Shik, en criant que le vote était "invalide" et en demandant la démission de M. Woo. Aucune violence ni aucun dégât n'ont été signalés.
La motion de destitution contre Han Duck-soo a été approuvée en session plénière par 192 voix sur les 300 sièges de l'Assemblée.