Le sommet arabe pour la reconstruction de Gaza a suscité des réactions divergentes parmi les acteurs internationaux, entre soutien et critiques quant à l'absence de solutions concrètes.
Le sommet d'urgence des dirigeants du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, qui s'est tenu pour discuter d'une proposition de "paix globale et juste" à Gaza, a suscité des réactions diverses au sein des pays arabes.
L'objectif central de cette rencontre était de parvenir à un plan permettant de reconstruire l'enclave et de garantir aux 2,1 millions d'habitants de Gazaouis de rester sur place.
Une initiative saluée par la Jordanie
Le journal égyptien Al Ahram a salué l'initiative, la qualifiant de "bouée de sauvetage" pour la cause palestinienne, tandis qu'un quotidien jordanien a salué la proposition comme une "vision claire et réalisable pour la gestion de Gaza".
Des diplomates jordaniens présents au sommet ont souligné l'importance de cette réunion pour montrer "l'unité" arabe et s'opposer fermement aux projets de l'administration Trump visant à transformer Gaza en une zone touristique en expulsant sa population.
Le roi Abdallah II de Jordanie a insisté sur la nécessité de mesures concrètes pour soutenir les Palestiniens et garantir la paix.
"Le résultat de notre sommet doit être des mesures pratiques pour soutenir nos frères palestiniens, soutenir leur fermeté sur leur terre, soulager leurs souffrances et mobiliser les efforts internationaux pour arrêter tout ce qui empêche la réalisation de la paix", a déclaré le monarque lors de la conférence.
Doutes sur la viabilité du plan de reconstruction
La proposition a cependant aussi fait l'objet de certaines critiques.
David Schenker, secrétaire d'État adjoint américain aux affaires du Proche-Orient pendant le premier mandat de Donald Trump, qui a notamment contribué à l'adoption des accords d'Abraham, a jugé le plan insuffisant.
Selon l'ancien diplomate, bien que le document de reconstruction de Gaza soit détaillé sur les aspects logistiques, celui-ci n'apporte aucunes propositions concrètes sur la sécurité, se contentant de préconiser une formation de la police et la présence de forces de maintien de la paix de l'ONU – une solution jugée inacceptable par Israël et les États-Unis.
"Le plan de reconstruction comporte 100 pages de détails sur les logements et les structures temporaires. Le document ne mentionne même pas le Hamas", a-t-il exposé.
Les autorités saoudiennes ont également exprimé des doutes, en particulier sur l'absence de structures de gouvernance ou de cadre sécuritaire clair dans la proposition.
Tensions au sein de la Ligue arabe
Le sommet a aussi mis en lumière des tensions internes à la Ligue arabe.
Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, a quitté la réunion en raison de la présence d’un petit groupe de pays, notamment l'Égypte et la Jordanie, qui ont eu des discussions préalables à Riyad sur la situation à Gaza sans l'inclusion d'Alger. L'Algérie a dénoncé ce qu’elle considère comme une monopolisation du processus par un cercle restreint.
De plus, l'absence de leaders clés comme le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le dirigeant des Émirats Mohamed bin Zayed a soulevé des interrogations.
Malgré les désaccords et les divergences d'opinion, certains estiment que cette proposition, soutenue par la majorité des pays arabes, pourrait constituer un premier pas vers une solution durable