Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, accueille cette semaine à Genève les dirigeants chypriotes, pour relancer les négociations sur cette question sensible entre Nicosie et Ankara.
Dans une lettre conjointe adressée au secrétaire général des Nations unies, António Guterres, le président du Conseil européen António Costa et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen appellent à la réunification de Chypre.
La lettre confirme l'engagement de l'UE en faveur des efforts mené par António Guterres pour la mise en place d'une fédération bizonale et bicommunautaire dans cette île de Méditerranée orientale.
"La lettre exprime l'espoir et l'attente que cette conférence multilatérale apporte de nouveaux progrès et ouvre la voie à la reprise des négociations [...] et l'UE exprime sa volonté de jouer son rôle, de contribuer activement et d'intensifier ses efforts pour soutenir le processus mené par le Secrétaire général des Nations unies", déclare le porte-parole du gouvernement chypriote, Constantinos Letibiotis.
"Enfin, elle souligne que le problème chypriote est une question européenne d'une grande importance pour l'UE elle-même", ajoute-t-il.
Cette déclaration intervient alors qu'une conférence informelle se tient lundi et mardi entre responsables chypriotes grecs et turcs, sous l'égide d'António Guterres, pour faire avancer les discussions sur cette question sensible.
L'engagement "constant et croissant" de l'UE sur la question chypriote
En marge de la rencontre, l'envoyée de la Commission européenne, Giulia Bertezzolo, cheffe de l'unité de soutien à la résolution chypriote, s'est entretenue avec la ministre d'État chypriote chargée des Affaires européennes, Marilena Raouna.
"Vous pouvez attendre de l'UE un engagement constant et croissant sur la question chypriote", assure Giulia Bertezzolo, ajoutant qu'elle préparera un rapport sur les résultats des réunions qu'elle remettra elle-même à la présidente de la Commission européenne.
"Il est très important de replacer le problème chypriote dans son cadre régional et de voir ses conséquences au niveau régional et européen, ainsi que les enjeux que l'Union européenne a dans la réunification de dernier État membre divisé", souligne-t-elle, en insistant sur la volonté de l'UE de travailler avec Nicosie sur les prochaines étapes.
Préparation des réunions bilatérales de mardi
Un dîner informel a par ailleurs été organisé par António Guterres avec le Président de Chypre, Nicos Christodoulides, le dirigeant chypriote turc Ersin Tatar et les ministres des Affaires étrangères de la Grèce, de la Turquie et le ministre d'État britannique.
Selon le porte-parole du gouvernement chypriote, Konstantinos Letibiotis, ce dîner a permis d'échanger des points de vue avant les réunions bilatérales de mardi et la réunion élargie au siège de l'ONU à Genève.
Immédiatement après le dîner, le président de la République de Chypre, Nicos Christodoulides, a eu une brève réunion avec le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.
Un "engagement ferme" pour la réunification de Chypre
Dans un message publié sur X, le président du Conseil européen António Costa a réitéré *"l'engagement ferme de l'Union européenne en faveur de la réunification de Chypre par le biais d'un règlement global sur la base d'une fédération bizonale et bicommunautaire et conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU"***.**
Le représentant adjoint du secrétaire général des Nations Unies, Farhan Haq, a quant à lui déclaré que "la réunion informelle de Genève sera l'occasion d'un débat de fond sur la voie à suivre en ce qui concerne le problème chypriote".
Chypre est divisée depuis 1974, quand les forces turques ont envahi et occupé la partie nord de l'île.
Quelques années plus tard, la République turque de Chypre du Nord a été proclamée, reconnue uniquement par Ankara. La communauté internationale considère ses territoires comme une région occupée par les forces turques et est favorable à la réunification de l'île.