La décision du département d'État d'imposer des sanctions à Francesca Albanese fait suite à une campagne de pression américaine visant à contraindre le Conseil des droits de l'homme, basé à Genève, à la démettre de ses fonctions, campagne qui s'est soldée par un échec.
Une enquêtrice indépendante de l'ONU et critique virulente de l'opération militaire israélienne à Gaza a déclaré jeudi qu'il était "choquant" que l'administration Trump lui ait imposé des sanctions, mais qu'elle restait fidèle à son point de vue sur la guerre.
Francesca Albanese a expliqué que les puissants essayaient de la faire taire parce qu'elle s'exprimait au nom de ceux qui n'ont que peu ou pas de pouvoir, "si ce n'est celui de se tenir debout et d'espérer ne pas mourir, ne pas voir leurs enfants se faire massacrer".
"Ce n'est pas un signe de pouvoir, c'est un signe de culpabilité", a précisé la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés.
La décision du département d'État d'imposer des sanctions à Francesca Albanese fait suite à une campagne de pression américaine visant à forcer le Conseil des droits de l'homme, l'organe suprême des Nations unies en matière de droits de l'homme, basé à Genève, à la démettre de ses fonctions, campagne qui s'est soldée par un échec.
Elle est chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'homme dans les territoires palestiniens et n'a pas hésité à dénoncer ce qu'elle a qualifié de "génocide" perpétré par l'armée israélienne à Gaza.
Israël et les États-Unis ont fermement démenti cette accusation.
"La campagne de guerre politique et économique menée par la rapporteuse de l'ONU contre les États-Unis et Israël ne sera plus tolérée", a déclaré le secrétaire d'État Marco Rubio dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Les États-Unis ont annoncé les sanctions contre Francesca Albanese mercredi 9 juillet, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était en visite à Washington pour s'entretenir avec le président Donald Trump et d'autres responsables sur la conclusion d'un cessez-le-feu à Gaza.
Le premier ministre israélien fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), qui l'accuse de crimes contre l'humanité dans le cadre de son offensive militaire à Gaza.
Francesca Albanese a accusé les responsables américains de recevoir Benjamin Netanyahu avec honneur et de se tenir côte à côte avec une personne recherchée par la CPI, une cour dont ni les États-Unis ni Israël ne sont membres et dont ils ne reconnaissnet pas la légitimité.
Donald Trump a imposé des sanctions à la Cour en février, en réponse aux mandats d'arrêt émis à la fin de l'année dernière à l'encontre de Benjamin Netanyahu et de son ministre de la Défense de l'époque, Yoav Gallant.
"Nous devons inverser la tendance et pour ce faire, nous devons rester unis", "Ils ne peuvent pas tous nous faire taire, " a ajouté Francesca Albanese.
Elle a également souligné que le seul moyen de gagner est de se débarrasser de la peur et de défendre les Palestiniens et leur droit à un État indépendant.
La position de l'administration Trump "n'est pas normale", a-t-elle dit, "Personne n'est libre tant que la Palestine n'est pas libre."
Les Nations unies, Human Rights Watch et le Centre pour les droits constitutionnels se sont opposés aux sanctions américaines contre la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés
"L'imposition de sanctions aux rapporteurs spéciaux est un précédent dangereux et inacceptable", a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.
Alors que Francesca Albanese rend compte au Conseil des droits de l'homme et non au secrétaire général Antonio Guterres, les États-Unis et tout autre membre de l'ONU ont le droit de ne pas être d'accord avec les rapports des rapporteurs indépendants, "mais nous les encourageons à s'engager dans l'architecture des droits de l'homme de l'ONU."
Le président Donald Trump a annoncé que les États-Unis se retiraient du Conseil en février.