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Exclusif : le Hamas exige la libération de figures de haut niveau, une "ligne rouge" pour Israël

DOSSIER - Des membres des Brigades al-Qassam du Hamas participent à un défilé pour célébrer l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël à Deir al-Balah, le 19 janvier 2025.
DOSSIER - Des membres des Brigades al-Qassam du Hamas participent à un défilé pour célébrer l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël à Deir al-Balah, le 19 janvier 2025. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Sasha Vakulina
Publié le
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Le Hamas aurait demandé à Israël de libérer plusieurs figures emprisonnées alors que des négociations indirectes de paix sont en cours en Égypte. Une demande qu'Israël a tout de suite écartée.

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Les négociations indirectes se poursuivent, ce mercredi 8 octobre, entre le Hamas et Israël. Mais un point bloque dans l'avancée de ces pourparlers. Selon des sources de sécurité israéliennes, le groupe palestinien exige la libération de plusieurs dirigeants et militants de haut niveau purgeant d'importantes peines de prison.

Une demande qui représente une "ligne rouge" que l'État hébreu "ne franchira pas", ont confié ces mêmes sources à Euronews, affirmant qu'une telle demande pourrait entraîner l'arrêt des négociations et la poursuite de la guerre. "Exiger la libération de ces terroristes signifie plus de guerre et la destruction complète de Gaza", ont-elles déclaré.

De son côté, le Hamas a insisté, lors des précédentes négociations, sur le fait que la libération de ces prisonniers condamnés à perpétuité était une condition essentielle à la libération des otages.

Selon la liste qu'a pu consulter Euronews, le Hamas demande notamment la libération de quatre personnalités importantes : Marwan Barghouti, Ahmad Saadat, Hassan Salameh et Abbas al-Sayed.

Marwan Barghouti est un haut dirigeant du Fatah, parti politique nationaliste palestinien, arrêté par Israël en 2002 et condamné à cinq peines de prison à vie pour des meurtres liés à des attaques des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, milice formée par des militants du Fatah.

Ahmad Saadat, ancien secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), a été condamné à 30 ans de prison pour être à la tête d'une "organisation terroriste illégale" et pour sa responsabilité dans toutes les "actions terroristes" menées par son organisation, dont l'assassinat en 2001 du ministre israélien du Tourisme, Rehavam Zeevi.

Hassan Salameh est un haut commandant du Hamas condamné à 46 peines de prison à vie pour avoir organisé, dans les années 1990, des attentats à la bombe contre des bus à Jérusalem et Tel-Aviv, qui ont tué des dizaines d'Israéliens.

Abbas al-Sayed est un dirigeant du Hamas originaire de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, condamné à 35 peines de prison à perpétuité consécutives pour avoir organisé l'attentat à la bombe de 2002 contre le Park Hotel à Netanya, dans lequel une trentaine d'Israéliens et d'étrangers ont été tués et près de 140 autres personnes blessées.

Pourquoi le Hamas souhaite-t-il leur libération ?

Le Hamas a demandé à plusieurs reprises la libération de ces quatre prisonniers au cours des dernières négociations avec Israël. Des demandes toutes rejetées.

Ils sont tous des personnalités importantes pour le Hamas. Ahmad Saadat, en tant que chef du FPLP, est considéré comme un symbole de la résistance palestinienne contre les attaques israéliennes, les premières ayant été menées en 1956.

Le Hamas considère Hassan Salameh comme un héros national et un symbole de loyauté pour les combattants vétérans. La demande de libération d'Abbas al-Sayed montre l'intention du Hamas d'exiger le retour de ceux qui sont impliqués dans des attaques ayant fait de nombreuses victimes.

Euronews a pu vérifier auprès de sources fiables, dans les territoires palestiniens, que l'individu le plus important de la liste pour le groupe est Marwan Barghouti. Il est considéré, par le Hamas, comme un allié précieux contre Israël. Sa libération est considérée comme importante pour son influence à long terme sur la politique palestinienne, même si l'un des principaux points de l'accord de paix avancée par Donald Trump est le retrait du Hamas du pouvoir.

Discussions indirectes en Égypte

Le gouvernement israélien a rejeté la demande d'Euronews de commenter les demandes du Hamas alors que les négociations en Égypte sont en cours.

Mardi 7 octobre, des sources gouvernementales ont déclaré à Euronews qu'Israël restait "prudemment optimiste quant aux pourparlers", malgré les inquiétudes que le Hamas "pourrait tenter de manipuler le processus". "Notre position est claire : la libération immédiate des otages, comme convenu dans le plan du président Trump, n'est pas négociable", ont-elles déclaré.

Le Hamas a accepté de libérer tous les otages israéliens restants. Cependant, Khalil al-Hayya, haut responsable du groupe armé et chef de l'équipe de négociation, a déclaré que le Hamas avait besoin de "garanties réelles" pour un cessez-le-feu durable avant toute libération. Il a également affirmé vouloir poursuivre les négociations sur plusieurs points clés du plan de paix américain.

Le plan présenté par la Maison Blanche comprend trois étapes proposées pour le retrait des troupes israéliennes. La première étape laisse environ 55 % de la bande de Gaza sous contrôle israélien, la deuxième 40 % et la dernière 15 %. Mais la Maison Blanche ne donne pas de calendrier précis pour ce futur retrait.

Euronews a pu vérifier auprès de sources fiables dans les territoires palestiniens que le Hamas se concentre davantage sur l'ampleur du retrait israélien et son calendrier, et qu'il serait très probablement prêt à faire des compromis sur sa demande de libération des prisonniers, comme cela s'est produit lors des négociations précédentes.

Mais ce qui préoccupe également le groupe, c'est l'avenir des membres restants du Hamas et de leurs associés si le plan de Donald Trump arrivait à son terme.

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