La procureure de Paris Laure Beccuau a tenu une conférence de presse mercredi pour faire le point sur l'avancée de l'enquête.
Lors d'une conférence de presse mercredi, la procureure de Paris Laure Beccuau a révélé que les deux personnes arrêtées samedi soir, soupçonnées d'être impliquées dans le spectaculaire cambriolage au musée du Louvre avaient "partiellement reconnu leur participation".
À l'issue de leur garde à vue de 96 heures, les deux suspects doivent être présentés à un magistrat instructeur en vue de "leur mise en examen pour les infractions de vol en bande organisée, faisant encourir la peine de quinze ans de réclusion criminelle", et pour "association de malfaiteurs faisant encourir une peine de dix ans en prison." Leur placement en détention provisoire a été requis par le parquet.
L'un des suspects, interpellé à l'aéroport de Roissy juste avant d'embarquer pour un vol vers l'Algérie sans billet retour pour la France, est un Franco-Algérien de 34 ans, sans emploi. Il était déjà connu pour des faits de délinquance routière et a été identifié grâce à son ADN retrouvé sur "un des scooters".
Le second, un Français de 39 ans, a été arrêté près de son domicile à Aubervilliers et est déjà connu "pour des faits de vols aggravés". Son ADN a été retrouvé "sur une des vitrines fracturées".
Deux autres personnes auraient participé au cambriolage. La procureure n'exclut cependant pas "la possibilité" d'un groupe plus large que les quatre malfaiteurs.
Une centaine d'enquêteurs mobilisés
La magistrate s'est exprimé en présence de représentants de la brigade de répression du banditisme (BRB), et de l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), chargés de l'enquête.
"Au total, une centaine d'enquêteurs ont travaillé tout au long de la semaine, nuit et jour, pour tenter d'identifier les malfaiteurs et retrouver les bijoux", a-t-elle précisé
Les bijoux toujours dans la nature
Le butin dérobé dans la matinée de dimanche dans la galerie Apollon du Louvre comprend plusieurs parures du Premier Empire, riches en saphirs et en émeraudes et est estimé à 88 millions d'euros.
"Les bijoux ne sont pas encore en notre possession : je veux garder l'espoir qu'ils seront retrouvés et pourront être rendus au musée du Louvre et plus largement, à la nation", a indiqué la procureure.
La piste d'un complice "au sein du musée" écartée
La directrice du Louvre, Laurence Des Cars, a été vivement critiquée en raison du constat de nombreuses failles sécuritaires au sein du musée et a été auditionnée au Sénat. La piste d'une aide au cambriolage par l'un des membres du personnel de musée a pour l'heure été écartée.
"Rien ne permet d'affirmer" que les quatre malfaiteurs "ont bénéficié d'une complicité quelconque au sein du musée", a déclaré Laurence Beccuau.