Il a fallu près d'une semaine à la police française pour procéder à des premières interpellations dans le cadre de l'enquête ouverte pour vol de 8 bijoux patrimoniaux de la galerie d'Apollon. Selon le parquet, l'un des hommes placés en garde à vue s'apprêtait à quitter le pays depuis Roissy.
Deux personnes suspectées d'avoir participé au cambriolage spectaculaire du Louvre ont été interpellées, a rapporté Le Parisien dimanche matin.
Selon les informations du journal, deux hommes ont été interpellés samedi soir et placés en garde à vue par la police judiciaire dans le cadre des investigations ouvertes pour "vol en bande organisée" et "association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime".
Les deux suspects sont originaires de la Seine-Saint-Denis et âgés d'une trentaine d’années, ajoute Le Parisien.
Paris Match et France Inter révèlent, pour leur part, citant des sources policières, qu'au moins un homme a été interpellé vers 22 heures à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, alors qu'il s'apprêtait à embarquer dans un avion à destination de l'Algérie.
La procureure de Paris a confirmé que l'un des hommes placés en garde à vue s'apprêtait à quitter le pays depuis Roissy. Le parquet ne précise pas toutefois le nombre de personnes interpellées. Dans une publication sur X, Laure Beccuau, la procureure de la République, a également déploré "la divulgation précipitée" dans la presse des informations relatives aux interpellations menées, promettant de communiquer des éléments supplémentaires "à l'issue de cette phase de garde à vue".
"On continue" : Nuñez félicite les enquêteurs
Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a adressé ses "plus vives félicitations aux enquêteurs qui ont travaillé sans relâche comme je le leur ai demandé et qui ont toujours eu toute ma confiance", dans un message posté sur X.
Selon le ministre, "les investigations doivent se poursuivre en respectant le secret de l'enquête".
"Ce sera avec la même détermination !! On continue !!", a-t-il ajouté.
Au total, quatre suspects étaient recherchés pour ce cambriolage dont le préjudice est estimé à 88 millions d'euros pour son seul volet économique. Dimanche dernier, quatre suspects se sont introduits en plein jour dans le célèbre musée qui attire plus de 8 millions de visiteurs par an. Ils ont utilisé un monte-charge pour accéder à un balcon menant à la galerie d'Apollon, ont forcé une fenêtre et fracturé deux des trois nouvelles vitrines installées fin 2019 pour dérober huit joyaux appartenant aux familles régnantes en France au XIX siècle, avant de s'enfuir sur des deux-roues.
Le vol a duré entre six et sept minutes - ce raté sécuritaire a suscité l'indignation du public et soulevé de nombreuses questions sur la chaîne de responsabilités. Selon la présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars, auditionnée par le Sénat, aucun caméra ne couvrait le balcon de la galerie d'Apollon. Elle a également pointé "un sous-investissement chronique en matière d’équipement et d’infrastructure".
Samedi, les médias français ont appris que Le Louvre avait transféré certains des bijoux restants de sa collection dans les coffres de la Banque de France, à 26 mètres sous terre.