Les feux d'artifice ont été mis en vente ce lundi aux Pays-Bas, probablement pour la dernière fois avant une interdiction nationale en 2026. Les acheteurs ont exprimé leur déception et comptent bien en profiter une dernière fois.
Aux Pays-Bas, ce Nouvel An sera sûrement le dernier durant lequel des feux d'artifice pourront être tirés. Car une loi adoptée en avril dernier, va bientôt interdire la vente de ces objets pyrotechniques.
Une décision prise par la Chambre des représentants et le Sénat après la mort, l'année passée, de deux personnes le soir de la Saint-Sylvestre. 1 162 personnes avaient également été blessées et de nombreux dégâts matériels avaient été recensés.
L'application de l'interdiction et l'ampleur des compensations pour les commerçants seront décidées par le prochain cabinet, ont rapporté les médias locaux.
Explosion de la demande
Mais l'interdiction a fait exploser, ces derniers jours, la demande. Les groupes industriels ont déclaré, à la mi-décembre, que les précommandes étaient plus nombreuses que les années précédentes. De leur côté, les détaillants font état de ventes importantes en magasin, au lendemain de la mise en vente de ces engins pyrotechniques.
Le propriétaire d'un magasin Bas Potjes de la ville de Zwolle, dans le nord du pays a déclaré que la demande avait été nettement plus forte cette année que d'habitude. "Il y a eu beaucoup de précommandes", a-t-il assuré, alors que les clients venant chercher leurs achats se multiplient. "Vous pouvez le voir autour de vous ici, cela se passe bien."
Il a ajouté que de nombreux acheteurs semblaient profiter au maximum de ce qui pourrait être leur dernière chance. "Je pense que tout le monde veut profiter une dernière fois. Cela se reflète dans le nombre de commandes, mais aussi dans le montant dépensé par client. C'est assez élevé", explique le gérant.
118 millions d'euros
De leur côté, les clients se sont montrés déçus par les restrictions à venir, même si certains disent en comprendre la raison.
"C'est probablement la dernière année où nous pouvons tirer des feux d'artifice. Et puis ça sera fini", souffle un jeune garçon, qui était arrivé tôt pour faire ses achats.
"C'est dommage", juge un autre client, qui estime que les feux d'artifice étaient une tradition de longue date.
Ce père de famille se montre également déçu, et affirme qu'une minorité gâche le plaisir du plus grand nombre. Montrant son fils, il estime que les feux d'artifice de faible puissance "ne peuvent pas faire de mal. Mais bon, c'est ce que c'est", a-t-il ajouté.
Un homme assure que l'interdiction n'était pas nécessaire, arguant que la plupart des blessures étaient liées à une mauvaise utilisation, impliquant souvent l'alcool. "Ce n'est qu'un jour dans l'année. C'est juste une fête, on s'amuse", a-t-il déclaré.
En quittant le magasin avec une boîte de feux d'artifice, un autre client a expliqué que les responsables politiques avaient réagi à la pression de l'opinion publique plutôt qu'aux causes principales des accidents. "Bien sûr, les accidents arrivent toujours. Mais à mon avis, la plupart des accidents se produisent avec des feux d'artifice illégaux", a-t-il déclaré.
L'année passée, le secteur des feux d'artifice a généré un chiffre d'affaires d'environ 118 millions d'euros.