"C'est un moment décisif pour l'UE", reconnaît le président chypriote, quelques heures avant que son pays ne prenne la présidence tournante du Conseil de l'UE.
À quelques heures de la prise de la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne, le président de la République de Chypre, Nikos Christodoulides, accompagné de deux de ses ministres, a visité le centre de conférence "Filoxenia". C'est dans cette salle que les journalistes seront accueillis, dans quelques heures désormais.
"Le plus important pour nous au cours de ces six mois est de voir des résultats", a déclaré le chef de l'État, aux côtés de la vice-ministre des Affaires européennes, Marilena Raouna, et du ministre des Transports, Alexis Vafedis.
"La préparation étant terminée, nous nous concentrons maintenant sur les résultats", a-t-il poursuivi, assurant vouloir parvenir "à l'autonomie de l'Europe" et "à une UE ouverte sur le monde". "Nous sommes tout à fait prêts, en coopération avec nos autres partenaires, avec les 26 autres États membres, avec la Commission, avec le Parlement européen, je le répète, à obtenir des résultats", a-t-il assuré.
Chypre prend la présidence tournante du Conseil de l'UE "à un moment crucial, à un moment décisif pour l'UE, à la fois en termes de processus internes, de dossiers législatifs que nous devons gérer", a estimé le président chypriote. "Le plus important étant bien sûr le cadre financier pluriannuel (CFP), qui devrait refléter les priorités de l'UE pour les sept prochaines années."
Ukraine et Moyen-Orient
"Parallèlement, il y a la question de l'Ukraine, que nous continuerons à soutenir. Après tout, je l'ai dit à maintes reprises, nous savons mieux que quiconque ce que vit le pays, ce que vit le peuple ukrainien", a-t-il également affirmé, alors que les négociations entre Kyiv et Moscou avancent difficilement, malgré le rôle que souhaitent jouer les États-Unis.
Interrogé sur la possibilité d'organiser une réunion sur la question ukrainienne, avec la participation de dirigeants de pays non-membres de l'UE, le président a assuré suivre "de près les développements au niveau international".
"Comme je l'ai dit, il s'agira d'une priorité de la présidence chypriote et je voudrais vous rappeler que lors de ma visite en Ukraine le 4 décembre, j'ai soumis au président ukrainien dix-neuf idées concrètes que la République de Chypre est prête à mettre en œuvre au cours des six mois de sa présidence. En fonction de l'évolution de la situation au cours de la période récente, nous sommes prêts à prendre d'autres initiatives de ce type", a-t-il expliqué.
Nikos Christodoulides s'est aussi exprimé concernant le Moyen-Orient et la situation à Gaza. "Permettez-moi de commencer par dire que l'une des priorités de la présidence chypriote du Conseil de l'UE est de renforcer considérablement les relations de l'UE avec le Moyen-Orient au sens large", a-t-il répondu lorsque la question sur l'éventualité d'une réunion informelle entre le Premier ministre israélien et le dirigeant palestinien lui a été posée.
"C'est pour cette raison que les dirigeants de la région ont été invités au Conseil européen informel des 23 et 24 avril. Je suis sûr que, dans le contexte de leur présence à Chypre, certains d'entre eux pourraient souhaiter se rencontrer", a-t-il assuré.
Immigration et invitation du Pape
Il a également indiqué qu'une invitation avait été envoyée au pape Léon XIV. "L'invitation a été ouverte dès le premier instant de son élection", a-t-il indiqué.
Nikos Christodoulides a ensuite listé les différents dossiers qui attendent Nicosie, de la défense à la sécurité, "qui sont au cœur de nos priorités", en passant pas la compétitivité de l'UE. "Nous espérons obtenir des résultats positifs concrets qui renforceront la compétitivité de l'UE", a prévenu le chef de l'État.
Puis viennent "la question de l'immigration", celles "qui touchent à la vie quotidienne, comme la question du logement, de la protection de nos enfants contre l'Internet et bien d'autres", poursuit-il. Ces derniers sujets "visent toutes à renforcer l'autonomie de l'UE grâce à une intégration plus poussée".
Pour le président chypriote, une présidence réussie sera un signal fort envoyé par son pays. "Pour nous, une UE forte signifie également une République de Chypre forte. Nous sommes donc tout à fait prêts pour cette mission nationale", a-t-il affirmé.
"La Turquie sera approchée en tant que pays candidat"
Nikos Christodoulides a également balayé les inquiétudes mises en avant par un article de Politico concernant la présidence chypriote du Conseil de l'UE et les relations de son pays avec la Turquie. "La République de Chypre assumera ses responsabilités en tant que pays candidat et assumera son rôle institutionnel. Elle sait très bien comment gérer ce rôle institutionnel", a-t-il répondu.
"Et la Turquie sera abordée comme le pays candidat qu'elle est. J'attends de la Turquie qu'elle se comporte de la même manière en ce qui concerne la présidence institutionnelle de l'UE", a assuré le président.