WTM de Londres : un secteur du tourisme de plus en plus vert et "slow"

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Par Damon Embling
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Le salon World Travel Market 2023 a réuni à Londres, les professionnels du secteur du voyage et du tourisme. Occasion pour nous de faire le point sur les tendances d'aujourd'hui et de demain dans cette industrie qui met toujours plus en avant la durabilité et l'authenticité.

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Des milliers de professionnels du secteur du tourisme et du voyage ont participé au salon World Travel Market 2023 à Londres. Occasion pour eux, de discuter, débattre et conclure des affaires alors que l'industrie continue de se remettre de la pandémie de Covid-19.

"Les voyages d'agrément sont encore 10% en dessous des niveaux de 2019," nous précise sur place Dave Goodger, directeur général de Tourism Economics pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique. "Mais il ne faut pas oublier que l'année 2019 avait été synonyme de record ; ainsi, le niveau atteint cette année 2023 n'a été dépassé que trois fois dans l'histoire," tempère-t-il.

Cette reprise intervient malgré des incertitudes économiques et géopolitiques, mais aussi un été marqué par des températures élevées et des incendies de forêt dévastateurs dans des pays comme la Grèce.

"Concernant le tourisme, je dirais que le plus grand défi pour l'avenir à long terme est la crise climatique," fait remarquer Dimitris Frangakis, secrétaire général de l'Organisation grecque du Tourisme. "La Grèce dispose d'un plan spécifique d'ici à 2030 pour veiller au respect de l'environnement, lutter contre les conséquences du changement climatique et, bien sûr, s'adapter à cette nouvelle époque," souligne-t-il.

Les engagements durables de Valence, Capitale verte de l'Europe 2024

De son côté, Valence, en Espagne, attire les touristes grâce à ses plages, sa beauté naturelle et son histoire.

Reconnue pour son tourisme durable, la ville a été nommée Capitale verte de l'Europe 2024.

"L'ancienne source de notre fleuve est maintenant un grand espace vert, un grand boulevard vert," indique Carlos Mazón Guixot, président de la Communauté valencienne. "Nous travaillons d'arrache-pied sur les transports publics : c'est très important pour nous, au niveau des nouvelles technologies dans l'énergie," poursuit-il. "On s'engage non pas pour une année, mais pour le reste de notre vie," insiste-t-il.

Lutter contre le surtourisme

Après la pandémie, la durabilité consiste aussi à lutter contre le surtourisme.

Venise, par exemple, prévoit d'imposer l'an prochain, une taxe de cinq euros aux touristes d'un jour pour limiter leur nombre.

D'autres destinations, comme la Croatie, réfléchissent également à une stratégie en la matière.

"Nous ne pouvons pas utiliser le terme 'surtourisme', peut-être seulement dans quelques villes comme Dubrovnik," précise Martina Srnec, de l'Office national croate du tourisme.

"En tant que pays, nous n'avons pas encore pris de mesures spécifiques, mais aujourd'hui, c'est le bon moment pour les autorités locales et les décideurs de commencer à y réfléchir : c'est important parce que nous voulons préserver notre pays tel qu'il est aujourd'hui," insiste-t-elle.

Thaïlande : répartir les visiteurs sur davantage de sites nationaux

La Thaïlande affirme qu'elle privilégie la qualité à la quantité de voyageurs.

Elle s'efforce de réduire la fréquentation des sites les plus visités et de développer de nouvelles destinations dans l'ensemble du pays.

"Nous nous concentrons davantage sur la somme que les touristes dépensent en Thaïlande," déclare Siripakorn Cheawsamoot, vice-gouverneur de l'Autorité du Tourisme de Thaïlande (TAT). "Deuxièmement, il s'agit aussi de répartir le nombre de touristes et d'établir des liens avec la communauté locale, avec d'autres destinations dans tout le pays," renchérit-il.

L'essor du slow tourisme

Les goûts des voyageurs évoluent également.

Selon une étude du World Travel Market, les milléniaux et la génération Z privilégient de plus en plus les expériences et leur liste de sites prioritaires à visiter dans le monde.

De plus, la tendance est à l'allongement des séjours.

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"Du fait d'une plus grande conscience environnementale, il y a c'est ce qu'on appelle le slow tourisme," indique Vasyl Zhygalo, Portfolio Director du World Travel Market. "On prend moins de vacances, mais elles sont beaucoup plus longues et elles sont davantage axées sur l'expérience que sur le bronzage à la plage," décrit-il.

Le Maroc mise sur l'authenticité

Le Maroc est l'un des pays qui propose certaines de ces expériences.

Il souhaite attirer 26 millions de touristes par an à l'horizon 2030, soit près du double de cette année.

"Les visiteurs sont à la recherche d'expériences authentiques," affirme Fatim-Zahra Ammor, ministre marocaine du Tourisme. "Ils veulent être dans la nature, goûter la cuisine locale et rencontrer les communautés locales et ils cherchent le plein air : des expériences de nature, les randonnées ou encore la montagne," explique-t-elle.

Le secteur mondial du voyage et du tourisme devrait se rétablir totalement au cours des deux prochaines années alors que de profonds bouleversements le renouvellent durablement.

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Journaliste • Damon Embling

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