Face au rapprochement affiché entre Washington et Pékin, les Bourses mondiales ont rebondi lundi matin, portées par la perspective d'un possible accord commercial.
Les marchés mondiaux étaient orientés à la hausse lundi matin, portés par la perspective d’une nouvelle baisse des taux de la Fed et par l’optimisme grandissant d’un accord commercial entre les États-Unis et la Chine.
Cet élan de confiance a pesé sur les valeurs refuges, comme les contrats à terme sur l’or, tout en soutenant les Bourses du monde entier.
Les principaux indices de référence européens ont ouvert globalement stables, à l’exception du FTSE MIB de Milan, en hausse de 0,61 %. L’IBEX 35 de Madrid gagnait aussi 0,37 % vers 11 h CEST.
Dans le même temps, l’indice paneuropéen STOXX 600, ainsi que le FTSE 100 à Londres, restaient quasi inchangés. Le DAX à Francfort a gagné 0,15 % tandis que le CAC 40 à Paris a cédé moins de 0,1 %. Cela intervient après que l’agence de notation Moody’s a abaissé vendredi la perspective de la France, de "stable" à "négative".
Les investisseurs en Europe surveillent de près les signes de résilience économique. Jeudi, la première estimation du PIB de la zone euro au troisième trimestre donnera une indication précieuse sur la dynamique du bloc.
Le même jour, la Banque centrale européenne (BCE) doit tenir sa réunion de politique monétaire. L’inflation en Europe étant restée proche de l’objectif de 2 % de la BCE, l’institution devrait maintenir ses taux inchangés cette semaine pour la troisième réunion d’affilée. Le taux de dépôt est à 2 % depuis juin.
Accord commercial en vue entre Washington et Pékin
Partout dans le monde lundi, les contrats à terme américains évoluaient majoritairement à la hausse avant l’ouverture. Les actions asiatiques rebondissaient également, l’indice japonais Nikkei 225 franchissant pour la première fois les 50 000 points.
Plus tard cette semaine, le président américain doit rencontrer le dirigeant chinois Xi Jinping en marge du forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), pour discuter de l’accord commercial entre les deux premières puissances économiques mondiales.
"J'ai beaucoup de respect pour le président Xi", a déclaré Donald Trump aux journalistes après une visite en Malaisie pour un sommet des nations d’Asie du Sud-Est, où il a conclu des accords commerciaux préliminaires avec la Malaisie, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam.
"Je pense que nous allons repartir avec un accord", a ajouté le président américain.
Les investisseurs y voient un signal fort. "Ce n’est pas juste de la diplomatie pour la photo. Derrière la mise en scène, les principaux négociateurs commerciaux de Washington et de Pékin ont discrètement esquissé un cadre qui pourrait, peut-être, éviter que les deux plus grandes économies du monde ne relancent une guerre commerciale", analyse Stephen Innes de SPI Asset Management.
L’enthousiasme a encouragé une prise de risque accrue chez les investisseurs, illustrée par la baisse des contrats à terme sur l’or. Le contrat continu de cette valeur refuge a reculé de près de 2 % lundi matin, l’once s’échangeant à 4 055,50 $.
L’euro et le yen japonais sont restés stables face au dollar américain. Un euro s’échangeait à 1,1638 $, tandis que le billet vert valait 152,8070 ¥. La livre sterling a gagné 0,26 % face au dollar, à 1,3345 $.
Les prix du pétrole brut ont baissé après l’ouverture des marchés européens, les deux références perdant près de 1 %. Le WTI américain s’échangeait à 61,06 $ le baril, et le Brent à 65,47 $.
Par ailleurs, les principales cryptomonnaies étaient en hausse. L’indice du prix du Bitcoin (XBX) de CoinDesk a gagné 4,86 % pour atteindre 115 395,34 $. L’Ethereum valait 4 171,84 $, en hausse de 4,82 % lundi matin en Europe.
Les résultats des géants de la tech attendus avec attention
Wall Street a inscrit des records vendredi, après des chiffres d’inflation inférieurs aux attentes aux États-Unis, alimentant l’espoir d’une nouvelle baisse des taux de la Réserve fédérale ce mercredi.
Ces données sur l’inflation sont encourageantes, car elles pourraient signifier moins de difficultés pour les ménages aux revenus faibles et moyens confrontés à des hausses de prix encore élevées.
Plus important encore pour Wall Street, elles pourraient aussi ouvrir la voie à de nouvelles baisses de taux de la Fed, dans l’espoir de donner un coup de pouce à un marché de l’emploi en ralentissement.
La Fed a déjà abaissé son principal taux le mois dernier pour la première fois de l’année, mais elle hésite à promettre davantage d’assouplissement, car des taux plus bas peuvent aggraver l’inflation, au-delà de l’effet de soutien sur l’économie et les prix des actifs.
Parallèlement, une salve de résultats des géants technologiques arrive cette semaine : Microsoft, Meta et Alphabet, la maison mère de Google, publieront mercredi. Apple et Amazon dévoileront leurs chiffres jeudi.
Des bénéfices supérieurs aux attentes pourraient nourrir l’espoir d’une croissance soutenue aux États-Unis. Les informations sur l’état actuel de la première économie mondiale sont rares en raison de la longue paralysie de l’administration fédérale.