Le Festival Lumière 2018 et les monstres sacrés du cinéma

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Par Andrea Bolitho
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Clap de fin sur le Festival Lumière 2018 à Lyon. L'actrice et militante pacifiste américaine Jane Fonda a remporté le Prix Lumière tandis qu'une pléiade de stars du cinéma dont Javier Bardem est allée au contact du public à l'occasion de projections et de master class.

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Clap de fin sur le Festival Lumière 2018 avec son prestigieux Prix remis à Jane Fonda. Lors de la cérémonie de clôture de l'événement, l'actrice américaine connue pour s'être opposée à la guerre du Vietnam a entonné pour l'occasion, une chanson sur des soldats désertant l'armée, donnant au public un aperçu de sa spontanéité et de son humour.

Pendant une semaine, une pléiade de stars est allée à la rencontre du public lors de projections et de master class dans la ville des Frères Lumière, inventeurs du cinématographe. Un héritage cher au petit-fils de Charlie Chaplin, l'acteur, danseur et metteur en scène James Thierrée.

"Regarder les leçons du passé"

"Pour moi, le plus grand plaisir, c'est d'aller se ressourcer à l'origine, aux origines du cinéma," confie-t-il. "C'est important à notre époque où tout va si vite et où tout défile trop vite, de s'arrêter et de regarder un petit peu les leçons du passé," souligne-t-il. 

L'acteur français Tahar Rahim renchérit : "C'est aussi un festival du public : quand on va voir un film, on est avec le public. Et cela me renvoie au spectateur rêveur dont l'objectif était d'être acteur," indique-t-il.

Javier Bardem était l'un des invités d'honneur du festival, l'acteur espagnol a donné une master class et présenté cinq films. Son documentaire sorti en 2012 "Les fils des nuages, la dernière colonie" montrait la détresse des réfugiés au Sahara occidental, un sujet qui lui tient toujours à cœur.

"L'Europe," assure-t-il, "devrait arrêter de pointer du doigt et de condamner l'action de toutes ces ONG extraordinaires comme Open Arms, une organisation espagnole, - et il y a aussi le bateau l'Aquarius - : elles sauvent des vies. Ce n'est pas un crime de sauver des vies," insiste-t-il, "c'est un droit de l'homme et elles donnent à ces migrants dont l'embarcation est en train de couler, le droit de vivre."

"Un océan de films"

Dans les années 70, Jane Fonda s'est rendue avec d'autres artistes comme Donald Sutherland dans des villes proches de bases de l'armée américaine pour faire passer un message de paix. Leur tournée est devenue un documentaire titré "FTA" sorti en 1972.

À l'évocation de son engagement militant, l'actrice américaine a lancé sur l'air de la chanson d'Edith Piaf : "Non, je ne regrette rien."

Thierry Frémaux, directeur du Festival Lumière, fait pour sa part remarquer : "Ce n'est pas le festival qui est politique, ce sont les films qui le sont. Beaucoup de gens ignoraient que Jane Fonda dans les années 70 avait été extrêmement militante, écoutée par le FBI, embarquée par la police et qu'elle avait mis son statut de star au service de convictions pacifistes," précise-t-il.

Plusieurs centaines de séances notamment du "Kid" de Charlie Chaplin, d'"Everybody knows" d'Asghar Farhadi ou encore de "Roma" d'Alfonso Cuarón étaient programmées. Ce festival, l'un des plus importants au monde dédiés aux films du patrimoine, a attiré quelque 184.000 spectateurs cette année.

"Il y a un océan de films, une programmation infinie parce que l'histoire du cinéma est pleine de trésors," estime Thierry Frémaux.

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