Le Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève (FIFDH) est organisé en ligne cette année en raison de la crise sanitaire. Les "nouvelles formes de résistance" seront au centre de ce rendez-vous. Environ 300 cinéastes, défenseurs des droits de l’homme et politiciens de 25 pays ont été invités.
"_Le festival a dû effectivement se réinventer cette année, donc nous allons proposer des films sur notre plateforme VOD. Évidemment, rien ne remplace les salles de cinéma, mais on a tenté aussi de travailler sur la participation du public malgré le format digital. Cette année, pour la première fois, on a un prix du public. On peut aussi commenter les films, on peut poser des questions sur des films en direct, tous les soirs à 20 h depuis n'importe où sur la planète_“, explique Isabelle Gattiker, la directrice du FIFDH.
Outre se pencher sur la répression des manifestants au Bélarus, le FIFDH a également décidé d’honorer cette année la photojournaliste et reporter indépendante turkmène Soltan Achilova, récente finaliste du Prix Martin Ennals à Genève. Soltan Achilova est âgée de 71 ans et travaille au Turkménistan, l’un des États les plus isolés et les plus répressifs au monde.
La militante américaine Angela Davis et la co-fondatrice du mouvement Black Lives Matter, Patrisse Cullors, aborderont, elles, le racisme lors de ce Festival ainsi que l’avenir du mouvement politique né en 2013 aux États-Unis.
Habitué de ce rendez-vous depuis quelques années, l'artiste, activiste et cinéaste chinois Ai Weiwei participera lui aussi au FIFDH.
Dans son nouveau documentaire "Coronation“, tourné secrètement en Chine, Ai Weiwei met en lumière la gestion de la pandémie dans ce pays et met en scène des habitants de Wuhan pendant le strict confinement imposé par les autorités chinoises début 2020.
"La pandémie a des conséquences dramatiques pour les droits humains et les défenseurs des droits humains à traverse la planète. Toutes ces personnes ne peuvent plus voyager, ne peuvent plus venir à Genève pour défendre leurs causes au festival et au conseil de droits de l'Homme, car le conseil se déroule aussi en ligne cette année et en parallèle. Les observateurs, rapporteurs, les journalistes étrangers sont aussi moins présents sur le terrain. Et c'est aussi parce qu'on a besoin de les soutenir que l'on a tout fait pour que ce festival se déroule à Genève", insiste Isabelle Gattiker, la directrice du FIFDH.
Parmi les 31 films de la distribution officielle, 29 seront accessibles sur la plateforme numérique du festival.
Le Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève (FIFDH) se déroule jusqu‘au 14 mars.