Quand l'Opéra de Paris envoûte la nouvelle génération avec la "Turandot", dirigée par Gustavo Dudamel, mise en scène par Bob Wilson.
Inciter les jeunes à voir et écouter de l'art lyrique est l'une des missions de l'Opéra de Paris. Son nouveau directeur musical, Gustavo Dudamel, en a fait une priorité. Chaque saison, l'institution met en ligne 25 000 billets à dix euros pour les personnes de moins de 28 ans.
Nos équipes ont suivi deux jeunes, qui ont eu l'opportunité d'assister à moindre coût, à l'Avant-première du spectacle "Turandot" de Puccini, mis en scène par l'emblématique Robert Wilson.
Émerveillement
"C'est impressionnant, Je ne pensais pas que ça allait être aussi vivant" a réagi Eugène, 15 ans, en sortant de la salle. "Je pensais que c'était plus calme. En fait, c'est plein de bruit et d'énergie, le jeu lumière, ça, c'est fascinant. Moi j'ai adoré".
Rokhaya, qui l'accompagnait a également senti ces moments où il y avait "de la colère, de la tristesse, de l'angoisse".
"J'ai aimé de ouf" a surenchéri la jeune femme, qui estime que c'est "extraordinaire" de pouvoir aller à l'opéra.
Des réactions qui font écho à la jeunesse de Gustavo Dudamel, qui raconte avoir "été émerveillé" lorsqu'il est allé pour la première fois à un concert.
"Je souhaite que chacun d'entre eux en profite, parce que j'ai l'impression que la musique vous amène dans un lieu hors du temps, intemporel. C'est comme un instant d'éternité" souligne le chef d'orchestre vénézuélien.
Face au jeune public venu voir l'avant-première de "Turandot", Gustavo Dudamel a affirmé que "la transmission et l'éducation par la musique" étaient "des missions fondamentales".
"Ce public que nous appelons le public de demain est le vrai public, c'est le public d'aujourd'hui. Il est très important d'ouvrir des espaces pour eux, pour qu'ils se sentent identifiés à ce qu'ils voient, à ce qu'ils écoutent, comme faisant partie de leur vie" a-t-il estimé.
"Turandot", une princesse cruelle
Mise en scène par le maître du minimalisme Robert Wilson, l'intrigue de "Turandot" tourne autour d'une princesse chinoise au cœur froid, qui fait décapiter tous les prétendants incapables de résoudre ses énigmes.
"Elle s'amuse à être méchante" indique Robert Wilson, dont la mise en scène est "très statique au niveau des interprètes".
"Donc c'est la musique et les lumières qui font le mouvement" précise celui qui est aussi plasticien, et maître dans l'utilisation artistique des éclairages.
Le spectacle est à voir à Paris, jusqu'au 30 décembre 2021.