"Parfois, les larmes me viennent parce que beaucoup de travail a été effectué ici." A Lviv, en Ukraine, les institutions cherchent à protéger leur patrimoine culturel.
Une course contre la montre s'est engagée à Lviv pour protéger les œuvres d'art de cette ville ukrainienne dont le patrimoine est classé à l'Unesco.
A l'origine de ce mouvement se trouve Andriï Saliouk, le directeur de la "Société pour la protection des monuments" qui a été soutenu dans sa démarche par des donateurs aisés pour acheté les matériaux nécessaires. À ses côtés figurent des restaurateurs d'art mais aussi des entrepreneurs du BTP, bons connaisseurs des chantiers de construction. Ce sont eux, par exemple, qui ont conseillé les matériaux à utiliser pour protéger les vitraux des multiples églises de la ville.
Andriï Potchekva supervise justement l'installation de panneaux pour protéger les vitres colorées de la Basilique-cathédrale de l'Assomption, dont la construction remonte à la fin du 14ème siècle.
« Nous sommes bien conscients que nous ne sommes pas en mesure de les protéger d'un impact direct, mais nous essayons autant que possible de les protéger de tout dommage léger, qu'il s'agisse d'un incendie, d'une onde de choc ou de petits fragments », confie-t-il à l'AFP, regardant du coin de l'œil la grue montant les panneaux.
Le musée national de Lviv se barricade
Au musée national de Lviv, un des plus grands d'Ukraine, les équipes enveloppent peintures et sculptures de mousse, de bâches protectrices et de tissus anti-feu pour les protéger d'une éventuelle attaque.
Une tâche aux allures de crève-cœur pour eux : « Parfois, les larmes viennent parce que beaucoup de travail a été effectué ici. Cela prend du temps, de l'énergie. Vous faites quelque chose de bien ; vous vous sentez heureux. Aujourd'hui, vous voyez des murs vides. Nous sommes amers et tristes. Nous n'avons pas cru jusqu'à la dernière minute que cela pouvait arriver » explique le directeur général du musée, Ihor Kozhan.
Anna Naurobska à la tête du département des manuscrits et ouvrages anciens ajoute : « C'est notre histoire, c'est notre vie. C'est très important pour nous ». Les ouvrages, dont certains exemplaires très rares, ont été placés dans des boîtes de protection.
L'UNESCO alerte sur la situation
Face aux menaces qui pèsent sur le patrimoine culturel ukrainien, l'Unesco a réagi dès le début du conflit.
En effet, le droit international accorde un statut spécial de zones protégées aux sites et monuments du patrimoine culturel, a rappelé Audrey Azoulay, la directrice générale de l'organisme dans un communiqué.