Varoufakis : la mise à l'épreuve

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Il devait être l’homme du grand chambardement grec et européen. Depuis vendredi, il est celui du compromis à minima. Dès son arrivée au ministère des Finances, Yanis Varoufakis avait pourtant donné le ton. La dette de la Grèce serait en partie effacée et les exigences de la troïka jetées aux oubliettes. Pour mieux maîtriser sa communication, l‘économiste globe-trotter répondait même aux journalistes et aux anonymes en direct sur twitter. Mais après trois Eurogroupes en l’espace de dix jours, la réalité politique a eu raison de l’insurrection, et l’assistance européenne a été prolongée pour quatre mois au grand dam de celui qui voulait tout remettre à plat.

“ C’est sûr que M. Varoufakis est vu au mieux comme un universitaire sans expérience politique, au pire comme un idéologue “, explique Christophe Garach d’Europolitics. Son style tout à fait novateur, décontracté, a surpris, a dérangé, et au-delà de la question de son style – qui a priori appartient à n’importe lequel d’entre ous – au-delà de ce style, M. Varoufakis avait surtout un discours, un message à vendre. Il était encore dans l’ivresse de la victoire, et les collègues de l’Eurogroupe lui ont rappelé très rapidement que ce n‘était pas comme cela que ça fonctionnait. “

L’affrontement entre les ministres grec et allemand sera d’ailleurs si féroce que c’est finalement un coup de fil entre les dirigeants Alexis Tsipras et Angela Merkel qui aboutira au compromis de vendredi soir.

“ On parle de deux hommes issus de deux mondes totalement différents. L’un établi dans le système, le circuit européen, depuis des années, et face à lui, M. Varoufakis, nouvel élu, doit encore sans doute faire des efforts pour être moins direct et plus diplomate peut-être “, estime Christophe Garach.

La mise à l‘épreuve est en tout cas loin d‘être terminée. La contrepartie du plan européen se négociera pied a pied dans les prochains jours, et la discussion de fond sur ce qu’il adviendra de la dette grecque n’a pas même commencé.