La Commission cherche à éteindre l'incendie provoqué par les propos de son commissaire au Budget, Günther Oettinger. Celui a affirmé que la dégradation de la situation économique de l'Italie allait faire passer le goût aux Italiens de voter pour les populistes. Il s'en est excusé.
La Commission européenne cherche à éteindre la polémique attisée par les propos du commissaire Günther Oettinger, qui ont suscité un tollé à Rome et à Bruxelles.
Le commissaire allemand s'est excusé pour avoir affirmé en substance que les marchés financiers allaient apprendre aux Italiens à ne pas voter pour les populistes.
Au coeur de la polémique, le tweet du journaliste qui a rapporté les propos du commissaire Oettinger et qui a avoué avoir déformé la parole du dirigeant européen. Ce dernier n'a pas été aussi directe dans ses propos.
Etant donné l'ampleur de la polémique, le commissaire a présenté ses excuses: "Je respecte entièrement la volonté des votants d'être à gauche, à droite ou au centre dans tous les pays" a-t-il affirmé dans un communiqué.
Plusieurs responsables politiques du mouvement Cinq étoiles ont cependant appelé à la démission du commissaire, qui est coutumier des dérapages et des excuses.
¨Pour le Président du groupe des Verts européens, Philippe Lamberts, il aurait dû se taire et tirer les leçons des précédentes polémiques.
"Vous ne pouvez pas attendre d'un commissaire qu'il confirme par ses propos les pires craintes des eurosceptiques". Mais l'Eurodéputé n'est pas favorable à sa démission. Car Günther Oettinger est en charge du futur budget européen, et "ce serait dommageable pour l'Union européenne qu'il démissionne".
Au delà de cette gaffe politique, la crise italienne continue de causer des maux de têtes à Bruxelles. Cette incertitude politique autour de la troisième économie de la zone euro l'oblige à s'interroger sur son propre fonctionnement. Mais le peut-elle encore?
"Ce n'est pas une question de possibilité mais de devoir. C'est la démocratie" affirme Philippe Lamberts. "Ce ne sera pas facile de surmonter les différences mais je préfère de loin avoir ces personnes dans le cercle de la démocratie que de les pousser dehors. Ce serait une grave erreur".
Fini donc le temps du cordon sanitaire instauré après les élections européennes de 2014 pour contenir les populistes, l'Union européenne mise sur le dialogue et sur une réforme de la zone euro pour les empêcher de gagner du terrain.