La politique migratoire européenne : entre hypocrisie et cynisme

La politique migratoire européenne : entre hypocrisie et cynisme
Par Loreline Merelle
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Le cynisme et l'hypocrisie. Ce sont les deux mots employés dans l'escalade diplomatique de la France et de l'Italie autour de l'accueil des migrants du bateau humanitaire, l'Aquarius. Les Eurodéputés français et italiens y font écho, bien qu'ils trouvent un point d'accord.

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L'escalade diplomatique entre la France et l'Italie a révélé l'échec de la politique d'asile européenne. Pour le comprendre, nous avons interrogé un parlementaire européen de la Ligue du Nord, Mario Borghezio et une française libérale, Nathalie Griesbeck, proche du Président Emmanuel Macron.

Mario Borghezio et Nathalie Griesbeck

Le premier met en avant l'hypocrisie du Président français et de l'Union européenne.

“Il y a de l'hypocrisie de la part de Monsieur Macron mais il y a en général une hypocrisie très diffusée dans l'Union européenne sur la question des débarquements et de la gestion des immigrés. L'Italie en a déjà fait trop" estime Mario Borghezio.

Nathalie Griesbeck insiste, elle, sur la notion de responsabilité. 

“La responsabilité est collective et moi je refuse d'entrer dans une bataille contre Salvini qui ne respecte pas les règles du droit international...Moi j'ai confiance dans le président Macron qui va, avec cette volonté européenne qui est la sienne et qui a mis l'Europe au frontispice de son mandat."

Deux points de vue qui semblent à première vue inconciliables. Sauf sur un point : il faut arrêter l'immigration irrégulière à sa source. 

Pour Mario Borghezio, il faut "aider l'Afrique et non ouvrir les portes de l'Europe à des millions d'immigrés pour lesquels nous n'avons pas la possibilité, ni l'intérêt économique et social de les accueillir”.

"Plutôt que les gens ne montent dans des barcasses ou des rafiots et soient la proie des passeurs, des trafiquants, il faut organiser des systèmes européens dans les pays tiers sous garantie européenne pour éviter qu'ils n'empruntent la mer "estime la députée européenne libérale. 

Une chose est sûre. Il ne reste plus que deux semaines aux Chefs d'Etat européens pour s'accorder sur une solution européenne.

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