Dans la course aux élections européennes, le Pen et Macron sont au coude à coude
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Dans la course aux élections européennes, le Pen et Macron sont au coude à coude

Par Joanne Massard
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Dans la course aux élections européennes, le parti d’extrême droite, Rassemblement national (RN), de Marine Le Pen et le parti La République En Marche (LREM) du président Emmanuel Macron sont au coude à coude.

Selon les sondages, LREM et RN sont au coude à coude avec 22% d’intentions de vote pour chacun.

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Europe Elects, qui fournit l'agrégation des sondages et l'analyse des élections, a déclaré que le parti RM, eurosceptique, a tenu bon face au parti LREM de Macron.

Cette semaine, la campagne s'est accélérée. Avec en point d'orgue, l'affirmation par le président de la République Emmanuel Macron, depuis le sommet européen de Sibiu (Roumanie), qu'il mettrait "toute son énergie pour que le Rassemblement national ne soit pas en tête" au soir du 26 mai.

Un peu plus tôt, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen s’etait exprimée, souhaitant qu'Emmanuel Macron "fasse comme le général De Gaulle" : "s'il perd cette élection, alors il devra partir".

Emmanuel Macron s'expose ainsi en première ligne et focalise la campagne autour du match avec Marine Le Pen, au risque d'en sortir affaibli si la liste macroniste, menée par Nathalie Loiseau, l’ancienne ministre des Affaires européennes, échoue.

Le chef de l'Etat Français a remis au coeur de la campagne le clivage entre "progressistes et nationalistes", qu'il avait porté en 2018 avant de le mettre en sourdine ces derniers mois.

"LREM doit rester sur cette ligne: le RN est notre adversaire prioritaire", estime auprès de l'AFP Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut Ipsos, car "dans une campagne électorale, vous ne pouvez pas avoir plusieurs adversaires. Il vous faut un adversaire principal et ne pas se tromper dessus. Et vous pouvez ensuite avoir plusieurs concurrents".

Dans un ping-pong verbal, les deux partis se reprochent mutuellement depuis des semaines déjà d'escamoter le débat sur les enjeux européens au profit de préoccupations purement nationales : quand LREM accuse le RN de vouloir refaire le match de 2017 en appelant à faire du 26 mai un "référendum" sur la politique d'Emmanuel Macron, le RN, emmené par la tête de liste Jordan Bardella, accuse le chef de l'Etat d'avoir fait traîner en longueur le grand débat national pour "sauter" les européennes.

"Marine Le Pen ne prend pas vraiment de l'élan. De plus, le parti d’Emmanuel Macron est en légère baisse et ce sont surtout les petits partis qui en profitent. Donc, oui, le parti RN est maintenant un peu en avance sur le parti LREM, mais c'est parce que ce dernier est en déclin, et non parce que RN est en hausse", a déclaré Tobias Gerhard Schminke, fondateur d'Europe Elects, à Euronews. "Le Front National (anciennement le Rassemblement National en 2014) avait obtenu 25% des suffrages aux élections européennes de 2014. Les sondages indiquent qu’ils seront en baisse cette fois. C'est une chose importante que nous devons garder à l'esprit. Conclusion : Il n'y a pas une vague de droite en France."

Un rapprochement entre le Parti Populaire et les socialistes ?

A quelques semaines désormais des élections européennes, un rapprochement se dessine entre les deux grands groupes du Parlement européen, le Parti populaire et les socialistes, surtout si le Parti populaire européen décide d'exclure de ses rangs le parti hongrois controversé de Viktor Orbán, le Fidesz. Les socialistes bénéficieront également de la participation du Royaume-Uni aux élections.

Telles sont les conclusions de la dernière vague du sondage Europe Elects. Son expert en politique espagnole, Ignasi Subirà, souligne également les sondages placent le bloc nationaliste de Mateo Salvini et Marine Le Pen avec presque 85 députés.

Un autre fait important est que les sondages montrent que l'EFDDD (Europe de la liberté et de la démocratie directe) eurosceptique, montée par le Britannique Nigel Farage avec le soutien de la Lega Nord italienne pourrait se retrouver sans siège.

Les autres groupes restent stables.

Les élections européennes ont lieu du 23 au 26 mai

Selon les chiffres d'Europe Elects, les groupes de centre-droit du Parti populaire européen et de centre-gauche des socialistes et démocrates risquent d'être dans une course serrée si le parti au pouvoir en Hongrie, Fidesz, quitte son groupe PPE. Le leader du Fidesz et Premier ministre hongrois Viktor Orban a retiré cette semaine son soutien au leader du PPE Manfred Weber en tant que candidat à la présidence de l'UE.

Pour une ventilation complète des projections des sièges du Parlement européen par pays, voir le graphique ci-dessous :

Méthodologie

Les données de projection du Parlement européen sont collectées par Europe Elects et sont basées sur des sondages d'opinion accessibles au public concernant les intentions de vote et les résultats des élections dans les pays de l'UE28 (États membres de l'UE sans le Royaume-Uni). Dans les cas où un sondage d'opinion n'est pas disponible pour les élections européennes, des sondages d'opinion ont été utilisés pour les élections nationales. Dans les cas où les sondages d'opinion sur les intentions de vote n'ont pas été publiés depuis les dernières élections nationales, le résultat des élections est utilisé. Pour plus d'informations sur la méthodologie, visitez le site Europe Elects.

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