Le Portugal prend le fauteuil dans la présidence semestrielle de l’UE dans un contexte difficile.
Le Portugal assure depuis le 1er janvier la présidence semestrielle de l’Union européenne. Face au défi sanitaire le gouvernement portugais devra montrer très rapidement ses talents de coordination. Lors de son déplacement à Lisbonne, le président du Conseil européen Charles Michel a annoncé très prochainement un sommet en visioconférence concernant la pandémie. Euronews a interrogé l’analyste Nicoletta Pirozzi de l’Instituto Affari Internazionali pour évoquer les enjeux de cette présidence.
Euronews :
Cette présidence sera marquée par le sceau du covid-19 ?
Nicoletta Pirozzi :
La gestion de la crise s’annonce comme une tâche difficile, cela comprend la vaccination en Europe, les risques de décisions unilatérales concernant la fermeture des frontières et d’autres défis. Dans le même temps il faut faire face aux conséquences économiques de la crise avec la mise en œuvre de la stratégie de relance. La priorité maintenant est de s’assurer que tous les Etats membres présentent leur plan à temps et qu’il y ait une procédure de validation souple de la part de la Commission et du Conseil.
Euronews :
La présidence précédente, dirigée par l’Allemagne, venait du centre-droit. Le gouvernement portugais est de centre-gauche et veut renforcer le droit social et le droit du travail en Europe. Quelles sont les attentes concernant le sommet social en mai ?
Nicoletta Pirozzi :
Je pense que ce programme se concentrera fortement sur la mise en œuvre du plan de relance, en particulier sur les deux priorités, d’une part l’inclusion numérique et d’autre part la transition climatique. Je crois que concernant le sommet du mois de mai il s’agit de revenir au socle européen des droits sociaux adopté en 2017. Il s’agit aussi de mettre en œuvre la prochaine stratégie sociale de la Commission européenne avec une attention particulière sur l’emploi, les droits sociaux, mais aussi la santé qui sera évoquée spécifiquement dans sa dimension sociale.
Euronews :
Il y aura de nombreux sommets avec les Etats-Unis, l’Afrique ou encore l’Inde. A quoi servent ces rencontres en terme de résultat ?
Nicoletta Pirozzi :
Au niveau européen, et en particulier pour cette présidence, l’idée est de relancer le multilatéralisme en cette période difficile et d’essayer d’actionner des leviers avec la nouvelle équipe présidentielle américaine. D’un autre côté, elle essaiera de développer de nouveaux partenariats stratégiques avec des acteurs cruciaux pour l’Union européenne.