Les coups se multiplient contre l’ambition climatique de l’UE

Les discours et les actes politiques indiquent la volonté de modérer de l'ambition climatique de l'UE
Les discours et les actes politiques indiquent la volonté de modérer de l'ambition climatique de l'UE Tous droits réservés Francisco Seco/Copyright 2020 The AP. All rights reserved
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Par Grégoire Lory
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Report, rejet, interrogation, les appels et les votes indiquent une volonté d’une partie de la classe politique européenne de modérer l’ambition climatique de l’UE.

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Autrefois point de converge politique, le Pacte vert européen est aujourd'hui source d'opposition au sein de l'UE. Remise en cause de la loi sur la restauration de la nature, prolongation pour 10 ans du glyphosate, rejet du règlement sur les pesticides ou encore report de la législation sur les produits chimiques, les attaques se multiplient contre le projet phare de la Commission européenne.

Pour les Verts au Parlement européen, l'atmosphère internationale rend inaudible l'objectif de neutralité carbone en 2050.

"Les gens disent : trop de crises, laissez-nous avec toutes ces crises, nous avons la guerre, nous avons l'inflation, j'ai peur de perdre mon emploi, je ne sais pas qui s'occupera de moi quand je serai vieux parce que nos sociétés vieillissent. Et tous ces problèmes, combinés à des attaques populistes utilisant les médias sociaux et diffusant des fausses nouvelles, forment un mélange toxique de rejet contre le Pacte vert", explique l'eurodéputée Jutta Paulus (les Verts).

L'Union a adopté rapidement différentes législations en faveur des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique, la taxe carbone aux frontières et la fin des moteurs à combustion. 12 textes sur 13 ont été adoptés dans le cadre des objectifs pour 2030 à savoir réduire de 55% les émissions de CO2. Or, l'effort n'est pas terminé et le terrain politique semble désormais favorable à la droitisation du discours.

"Parfois, nous en avons trop fait, ou la majorité du Parlement en a trop fait. Nous n'avons pas donné le choix aux citoyens, mais nous avons pris des décisions très normatives au niveau européen, ce qui n'est jamais une bonne idée", assure l’eurodéputé Peter Liese (PPE). 

Le risque est de perdre beaucoup d’emplois et la compétitivité de l'UE, souligne-t-il. “Nous devrions établir des priorités, ne pas en faire trop et emmener les gens avec nous".

Des secteurs industriels, les entreprises et le monde agricole jugent que la mise en conformité avec la réglementation environnementale entraîne un fardeau supplémentaire. Malgré ces vents contraires, la Commission compte garder son cap.

"Nous devons vraiment faire deux choses. La première est de poursuivre notre ambition parce que c'est la réalité et que le changement climatique est à la porte de chacun", explique Wopke Hoekstra, commissaire européen en charge de l'Action climatique.

"Cela dit, nous devons faire le lien avec les perspectives offertes à nos citoyens. Il y a une perspective pour nos entreprises et nous devons faire plus pour que les entreprises puissent continuer à se battre, que les gens voient un avenir prometteur, même si les circonstances peuvent changer", poursuit-il.

La protection du climat dépasse l'enjeu environnemental. C'est aussi une question de compétition internationale si l'Union ne veut pas être reléguée dans la course industrielle aux technologies vertes face à la Chine et aux Etats-Unis qui veulent remporter cette bataille. Les prochaines négociations européennes pour fixer les objectifs environnementaux en 2040 seront donc un indicateur de l'ambition de l'UE.

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