Manifestation monstre à Budapest contre la mainmise du gouvernement de Viktor Orbán sur les médias. Les observateurs avertissent depuis longtemps sur les pressions éxercées sur les médias en Hongrie.
Ils étaient des milliers à s’être rassemblés ce samedi à Budapest devant le siège de la MTVA, la télévision publique hongroise, pour dénoncer la mainmise de l'État sur les médias et une couverture médiatique biaisée, seulement destinée selon eux à favoriser le gouvernement populiste de Viktor Orbán.
Cette manifestation a été organisée par le nouveau visage de l'opposition hongroise, Péter Magyar. Celui-ci a même tenté de s'introduire dans le bâtiment principal pour perturber le diffusion et transmettre en direct les 16 points de son parti TISZA pour la réforme des médias, avant d'être expulsé.
M. Magyar, dont le parti a recueilli près de 30 % des voix lors des élections européennes, a dénoncé les dommages causés à la démocratie hongroise par "l'usine de propagande" de Viktor Orbán.
"Répétez un mensonge suffisamment de fois et les gens croiront qu'il s'agit de la vérité. C'est le conseil qu'Adolf Hitler a donné au Fidesz, à la propagande du parti au pouvoir. Et les disciples ont suivi le conseil de leur maître. Ce qui se passe aujourd'hui en Hongrie en 2024 sous le nom de service public est un scandale mondial", a déclaré Péter Magyar à la foule. "Assez de méchanceté, assez de mensonges, assez de propagande. Notre patience est à bout. L'heure de la confrontation a sonné."
De nombreux observateurs hongrois et internationaux avertissent depuis longtemps sur les pressions exercées sur les médias par le gouvernement de Viktor Orbán. Celui-ci aurait favorisé la construction d'un influent empire médiatique pro-gouvernemental en permettant à plusieurs magnats proches du gouvernement d'acheter les principaux journaux, radios et chaînes TV du pays.
L'ONG Reporters Sans Frontières estime que ces opérations ont donné au Fidesz, le parti de Viktor Orbán, le contrôle de 80 % des ressources du marché médiatique hongrois. Depuis 2021, le dirigeant hongrois figure même sur sa liste annuelle des "prédateurs des médias" - une première pour un chef d'Etat européen.
Péter Magyar a demandé la démission du directeur de la télévision publique et exigé que les médias public invitent davantage de personnes issues de l'opposition pour plus de pluralité.
Il a également appelé ses partisans à une nouvelle manifestation le 23 octobre, jour férié commémorant la révolution hongroise de 1956 réprimée dans le sang par les troupes soviétiques.