Le président serbe Aleksandar Vučić a accusé les étudiants d'avoir été payés par des pays occidentaux pour renverser son gouvernement.
Des centaines de manifestants menés par des étudiants ont organisé jeudi un rassemblement devant le siège de la télévision publique serbe à Belgrade, alors que la vague de protestation contre le gouvernement dirigé par Aleksandar Vučić continue de prendre de l'ampleur.
Le président serbe a accusé les étudiants du pays d’avoir été payés par l’Occident pour renverser son gouvernement, une déclaration que ces derniers contestent et reprochent à la télévision RTS d’avoir largement diffusée.
"Nous sommes venus rendre l'argent", a déclaré l'un des étudiants à la foule en déposant symboliquement des sacs d'argent improvisés devant le siège de la RTS, qui est accusée de propager depuis des années un discours nationaliste pro-gouvernemental.
"Vous pouvez les remettre au président et lui dire que nous voulons des excuses publiques".
Les cours ont été suspendus pendant plusieurs jours dans plus de 40 universités à travers la Serbie.
La colère gronde depuis le drame de Novi Sad
Ce rassemblement s'inscrit dans la continuité des protestations qui ont éclaté le mois dernier après l'effondrement d'un auvent en béton dans une gare de la ville de Novi Sad, dans le nord du pays, qui a causé la mort de 15 personnes.
Un drame que de nombreux Serbes attribuent à la corruption endémique dans le pays, qui a conduit selon eux à des travaux de rénovation bâclés dans le cadre d'un accord avec des entreprises d'État chinoises.
Cette catastrophe a cristallisé un mécontentement profond de la population envers le régime de plus en plus autocratique du président Aleksandar Vučić.
Depuis le 1er novembre, des manifestations quasi-quotidiennes ont lieu à Novi Sad, Belgrade et dans d'autres villes de Serbie, qui ont parfois tourné à la violence.
Aleksandar Vučić a annoncé lors d'une conférence de presse mercredi soir que les documents concernant la rénovation du bâtiment de la gare de Novi Sad seraient rendus publics, comme l'ont demandé les étudiants.
Suite à l'effondrement de l'auvent, les procureurs ont ouvert une enquête et placé 13 personnes en détention.
Mais un ministre a depuis été libéré, ce qui a alimenté de nombreuses spéculations étant donné que le parti au pouvoir contrôle également la police et le système judiciaire.