Donald Tump propose que les États-Unis 'prennent le contrôle' de la bande de Gaza. Euronews a demandé un avis à un expert en droit international.
La semaine dernière, le président américain Donald Trump a choqué le monde entier en déclarant que "les États-Unis prendront le contrôle de la bande de Gaza", suggérant que les Palestiniens déplacés "se réinstallent" de manière permanente en dehors de l'enclave, suggérant qu'ils déménagent en Égypte ou en Jordanie.
Le chef de la Maison blanche, qui s'est fait un nom et une fortune en tant que promoteur immobilier à New York, a suscité une controverse mondiale en ajoutant qu'il souhaitait faire de Gaza une "Riviera du Moyen-Orient".
Alors que le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné à Tsahal d'élaborer des plans pour les habitants qui souhaitent quitter Gaza, les grandes déclarations de Trump tiennent-elles la route en ce qui concerne le droit international ?
La déclaration du milliardaire selon laquelle les Palestiniens "n'ont pas d'autre choix" que de quitter le "gros tas de décombres" qu'est ce territoire déchiré par la guerre soulève de sérieuses inquiétudes.
"Si des centaines de milliers de Palestiniens étaient expulsés de force et transférés hors de leur propre territoire, cela équivaudrait à une déportation. Cela viole le droit international et s'apparente même à un crime contre l'humanité, car il s'agirait d'une attaque contre une partie substantielle de la population civile", a déclaré à Euronews Olivier Corten, professeur de droit international à l'Université de Bruxelles.
Bien qu'il soit peu probable que Trump mette son plan à exécution, le non-respect du droit international justifie une réponse, qui pourrait inclure des sanctions.
Selon l'expert, les propositions de Trump "reviendraient à détacher une partie de la bande de Gaza du territoire palestinien. Cela est contraire au principe de l'intégrité territoriale de la Palestine, récemment réaffirmé par la Cour internationale de justice, qui a rendu un avis sur la situation en Palestine en juillet dernier, sur la base de toute une série de résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU".
"Aucun pays ne semble vouloir accueillir ces centaines de milliers, voire ces millions de personnes sur son territoire. Forcer les États à les accueillir serait évidemment contraire à leur souveraineté", a ajouté le chercheur.
Le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdelatty, a déclaré lundi au secrétaire d'État américain Marco Rubio que les États arabes rejetaient le "plan" du 47e président américain.
Le président Donald Trump a déclaré lundi qu'il envisagerait de suspendre l'aide accordée à la Jordanie et à l'Égypte si ces pays ne donnaient pas satisfaction à sa demande d'accueillir les Gazaouis.
Lorsqu'un journaliste lui a posé cette question, le locataire de la Maison blanche a répondu : "Oui, peut-être, bien sûr, pourquoi pas ? S'ils ne le font pas, il est concevable que je bloque l'aide".
Le roi Abdallah II, dirigeant de la Jordanie, doit rencontrer le président américain à Washington ce mardi.