L'UE demande une enquête après que l'armée israélienne a effectué des "tirs de sommation" à proximité de diplomates étrangers en Cisjordanie.
PUBLICITÉ
La cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas a demandé à Israël d'ouvrir une enquête après que des soldats des forces terrestres israéliennes ont effectué ce qu'ils ont qualifié de "tirs de somation" à proximité d'une délégation de diplomates étrangers en Cisjordanie mercredi.
La délégation comprenait des représentants de plusieurs pays (dont l'Italie, le Portugal, l'Espagne, la France, le Royaume-Uni, le Canada, la Jordanie et l'Égypte) et se trouvait près de l'entrée du camp de réfugiés de Jénine dans le cadre d'une mission officielle visant à observer la situation humanitaire lorsqu'ils ont entendu des coups de feu peu avant 14 heures.
Des images ont montré un certain nombre de diplomates donnant des interviews aux médias lorsque des tirs rapides ont retenti à proximité du groupe, les obligeant à courir pour se mettre à l'abri.
Le respect de la Convention de Vienne avancé par Kallas
"J'ai entendu parler de l'incident survenu aujourd'hui à Jénine, où les forces de défense israéliennes ont tiré des coups de semonce, mais tout de même des coups de feu, en direction d'un groupe de diplomates qui s'approchaient du camp de réfugiés dans le cadre d'une visite organisée par l'Autorité palestinienne", a-t-elle déclaré.
"Toute menace sur la vie des diplomates est inacceptable. Comme Israël est également signataire de la Convention de Vienne, c'est-à-dire de l'obligation de garantir la sécurité de tous les diplomates étrangers, je pense qu'il s'agit d'un point important" a poursuivi Kaja Kallas.
L'armée israélienne a déclaré dans un communiqué que la visite des diplomates avait été approuvée, mais que la délégation avait "dévié de l'itinéraire approuvé" et que les soldats israéliens avaient tiré des coups de feu d'avertissement pour les éloigner de la zone.
L'armée s'est excusée pour l'incident et a déclaré qu'elle contacterait tous les pays concernés par la visite.
Depuis le début de l'année, Jénine est le théâtre d'une vaste opération israélienne contre les militants de Cisjordanie.
Les combats qui s'y déroulent ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers d'habitants, l'un des plus importants déplacements de population en Cisjordanie depuis des années.
Réactions de la classe politique européenne
Sur le réseau social X, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a déclaré qu'il avait demandé à son ministère de convoquer l'ambassadeur d'Israël à Rome pour obtenir des "clarifications officielles" concernant l'incident.
Son homologue portugais, Paulo Rangel, a "transmis toute sa solidarité à l'ambassadeur portugais qui faisait partie de la délégation", et a également déclaré qu'il "prendrait les mesures diplomatiques appropriées".
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a quant à lui qualifié l'incident d'"inacceptable" et a déclaré que l'ambassadeur d'Israël en France serait également convoqué "pour s'expliquer" sur ce qui s'est passé.
L'incident s'est produit un jour seulement après que Kaja Kallas a annoncé que l'UE réexaminerait le vaste pacte de commerce et de coopération conclu avec Israël, à la suite de l'intensification de l'offensive contre le Hamas à Gaza.