Guerre en Ukraine : la Russie bloque Facebook et punit de prison les "mensonges" sur l'armée

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Par euronews avec AFP
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La Russie a bloqué vendredi Facebook, restreint l'accès à Twitter et procédé à un sévère tour de vis contre les médias, introduisant de lourdes peines de prison pour toute diffusion d'"informations mensongères sur l'armée".

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Si vous êtes actuellement en Russie, vous ne pouvez plus accéder à votre compte Facebook. Le régulateur russe de l'internet a ordonné le blocage de Facebook dans le pays.

Vendredi, le président Vladimir Poutine a également entériné une loi qui prévoit de lourdes peines de prison pour toute personne publiant des "informations mensongères" sur l’armée russe.

Les mesures prises renforcent l'arsenal des autorités pour contrôler le récit qu'elles font à la population russe de l'invasion de l'Ukraine, présentée comme une opération limitée visant à protéger les Ukrainiens russophones d'un "génocide".

Ces textes, qui s'appliquent à la fois aux médias et aux particuliers russes comme étrangers, sont entrés en vigueur après l'approbation par le Parlement russe et la ratification du président Vladimir Poutine tard dans la soirée.

Avec cette nouvelle loi et le blocage des réseaux sociaux, la population russe n'a désormais quasiment plus accès qu'aux discours officiels de Moscou.

"Moscou a rétorqué"

"Le blocage des médias d'État russe a encouragé Moscou à faire de même en bloquant les plateformes numériques basées en Occident, supprimant ainsi un canal essentiel par lequel certains Russes influents ont pu exprimer leur mécontentement à propos de la guerre. D’ailleurs c’était par ces médias que le président ukrainien Volodymyr Zelensky parlait directement au peuple russe, pour essayer de réduire le soutien populaire dont Moscou a besoin", nous explique Alicia Wanless, Directrice du Partenariat pour les opérations à Carnegie Endowment for International Peace.

Les médias internationaux obligés de suspendre leur activité

Le journal russe indépendant Novaïa Gazeta a indiqué se voir "obligé de supprimer de nombreux contenus" pour éviter les sanctions, mais vouloir "continuer à travailler".

A l'international, l'agence Bloomberg News et la BBC ont annoncé suspendre l'activité de leurs journalistes, et la chaîne américaine d'informations CNN la diffusion de ses programmes en Russie.

La nouvelle loi "semble écrite pour faire de chaque journaliste indépendant un criminel, par simple association, ce qui rend impossible de continuer à faire vivre un semblant de journalisme dans le pays", a déclaré John Micklethwait, le rédacteur en chef de Bloomberg.

La BBC continuera à informer en russe depuis l'extérieur du pays.

Le Kremlin défend sa loi restrictive face à une "guerre de l'information"

Le Kremlin a défendu samedi la "fermeté" nécessaire de sa loi réprimant "les informations mensongères" sur l'armée russe pour faire face à une "guerre de l'information" menée selon lui contre la Russie en lien avec le conflit en Ukraine.

"Dans le contexte de la guerre de l'information, il fallait adopter une loi dont la fermeté était adaptée, ce qui a été fait", a dit le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.

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