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Mpox : le plus haut niveau d'alerte sanitaire mondiale déclenché par l’OMS

Cette qualification est la plus haute alerte que l'OMS peut déclencher
Cette qualification est la plus haute alerte que l'OMS peut déclencher Tous droits réservés (Jeenah Moon/AP Photo)
Tous droits réservés (Jeenah Moon/AP Photo)
Par Euronews avec agences
Publié le Mis à jour
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Cette maladie, anciennement connue sous le nom de variole du singe, a été recensée dans 16 pays africains depuis janvier 2022, avec une augmentation de 160% des cas en 2024.

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L'Organisation mondiale de la Santé a déclenché ce mercredi son plus haut niveau d'alerte sanitaire au niveau international face à la résurgence des cas de mpox en Afrique. "Aujourd'hui, le comité d'urgence s'est réuni et m'a fait savoir qu'à son avis, la situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale. J'ai accepté cet avis", a déclaré lors d'une conférence de presse le directeur général de l'OMS, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus. "C'est une situation qui devrait tous nous préoccuper", a-t-il dit.

Seul le chef de l'OMS peut lancer l'urgence de santé publique de portée internationale, sur les conseils d'un comité ad hoc d'experts. Les 15 membres de ce comité ayant participé à la réunion "ont tous" estimé que les critères étaient réunis pour déclarer une urgence de santé publique internationale, a affirmé aux journalistes le président du groupe d'experts, Dimie Ogoina.

L'urgence de santé publique de portée internationale est la plus haute alerte que l'OMS peut déclencher. L'OMS avait déjà pris une telle décision en 2022, lorsqu'une épidémie de mpox (portée par le clade 2b) s'était étendue à travers le monde.

Une épidémie circonscrite en Afrique

Mais l'épidémie actuelle, partie de la RDC et pour l'heure circonscrite en Afrique, a ses spécificités, en premier lieu un virus plus contagieux et dangereux. Elle est provoquée par le clade 1 et par une variante encore plus dangereuse, le clade 1b. Son taux de mortalité est estimé à 3,6 %.

Mardi, l'agence de santé de l'Union africaine a déclaré de son côté une "urgence de santé publique", son plus haut niveau d'alerte, face à l'épidémie croissante de mpox sur le continent, lançant un "appel clair à l'action" pour enrayer sa propagation.

Un total de 38 465 cas de cette maladie, anciennement connue sous le nom de variole du singe, ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, pour 1 456 décès, avec notamment une augmentation de 160 % des cas en 2024 comparé à l'année précédente, selon des données publiées la semaine dernière par l'agence de santé Africa CDC.

"L'OMS s'engage, dans les jours et les semaines à venir, à coordonner la riposte mondiale, en collaborant étroitement avec chacun des pays touchés et en tirant parti de sa présence sur le terrain, afin de prévenir la transmission, de traiter les personnes infectées et de sauver des vies", a affirmé le Dr. Tedros, aux journalistes. À l'ouverture de la réunion, il avait prévenu : "Nous faisons face à plusieurs épidémies avec différents clades dans différents pays, avec différents modes de transmission et différents niveaux de risque".

Une maladie virale

Le mpox est une maladie virale qui se propage de l'animal à l'homme mais qui se transmet aussi par contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. Le Clade 1b fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales. Le mpox a été découvert pour la première fois chez des humains en 1970 dans l'actuelle RDC (ex-Zaïre), avec la diffusion du sous-type clade 1, principalement limitée depuis à des pays de l'ouest et du centre de l'Afrique, les malades étant généralement contaminés par des animaux infectés.

En 2022, une épidémie mondiale, portée par le sous-type clade 2, s'est propagée dans une centaine de pays où la maladie n'était pas endémique, touchant surtout des hommes homosexuels et bisexuels. L'OMS avait alors décrété l'alerte maximale en juillet 2022 face à cette flambée de cas dans le monde, puis l'avait levée moins d'un an après, en mai 2023. L'épidémie avait fait quelque 140 morts sur environ 90 000 cas.

"Au cours du mois dernier, approximativement 90 cas de Clade 1b ont été signalés dans quatre pays voisins de la RDC qui n'avaient jamais signalé de mpox auparavant : Burundi, Kenya, Rwanda et Ouganda", a rappelé mercredi le Dr. Tedros devant le comité. Décréter l'alerte maximale au niveau mondial "peut permettre à l'OMS d'accéder à des fonds pour les interventions d'urgence. Pour le reste, les mêmes priorités demeurent : investir dans la capacité de diagnostic, la réponse de santé publique, l'aide au traitement et la vaccination. Cela ne sera pas facile", selon Marion Koopmans, professeur à l'université Erasmus de Rotterdam. Cela permettrait également "d'attirer l'attention sur le problème du mpox ailleurs qu'en Afrique" alors que l'épidémie de 2002 n'a pas encore été endiguée, estime-t-elle.

107 cas en France entre janvier et avril

En France, le dernier bilan détaillé sur l'épidémie à mpox porte sur la période janvier-avril 2024. Un total de 107 cas d'infection ont été signalées à Santé publique France : 14 au mois de janvier, 13 en février, 12 en mars, 21 en avril, 26 en mai et 21 en juin. "Le nombre de cas de mpox signalés tous les mois en France depuis le début de l’année 2024 a nettement diminué par rapport au nombre de cas signalés en 2022, cependant le virus continue à circuler à bas bruit", notait alors l'agence.

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