Laurent Fabius défend la position française sur le nucléaire iranien

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Par Euronews
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Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a défendu ce lundi la position de la France dans le dossier du nucléaire iranien après les critiques de Téhéran et l’agacement de certains diplomates accusant Paris d’avoir entravé les discussions à Genève. Le chef de la diplomatie française a ainsi estimé qu’un accord avec les Iraniens n‘était “pas loin”. Il a également précisé que tous les négociateurs du groupe P5+1 étaient “absolument tous d’accord”

Les négociations entre l’Iran et le groupe P5+1, qui réunit la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l’Allemagne, se sont achevées dans la nuit de samedi à dimanche sans permettre d’aboutir à un accord provisoire sur le programme nucléaire de Téhéran. Une nouvelle réunion est prévue le 20 novembre.

Les discussions ont apparemment achoppé sur la question de la fermeture du réacteur d’Arak qui doit entrer en fonction l’an prochain et le sort du stock d’uranium fortement enrichi, deux mesures soutenues notamment par Paris.

“Certains disent ‘la France est isolée, elle est suiviste’”, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères sur les ondes de la radio française Europe 1. “La France n’est ni isolée, ni suiviste, la France est indépendante, elle travaille pour la paix.”

“Nous sommes fermes, nous ne sommes pas fermés, nous voulons la paix, nous voulons aller jusqu’au bout”, a-t-il ajouté, exprimant l’espoir d’aboutir à un accord le 20 novembre prochain.

“Nous sommes absolument tous d’accord”, a-t-il répété, saluant le “rôle très important” de la diplomate en chef de l’UE Catherine Ashton, et celui du secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui “avec son énergie habituelle a fait beaucoup avancer les choses”.

“Nous ne sommes pas loin d’un accord avec les Iraniens mais nous n’y sommes pas encore”, a-t-il dit. “On est en cours de négociation, on a déjà beaucoup avancé mais il faut aller jusqu’au bout pour que les garanties soient là.”

Pour l’ensemble du P5+1, “il y a deux ou trois points qui font encore difficulté avec les Iraniens, j’espère qu’elles vont être surmontées”, a-t-il conclu. “Si nous n’arrivions pas à un accord, cela poserait un problème considérable d’ici quelques mois.”

Si aucun des participants à la réunion n’a directement mis en cause la France ni dévoilé avec précision la teneur des discussions, un diplomate occidental proche des négociations a accusé ce week-end Laurent Fabius de chercher “à se faire valoir tardivement.”

Des députés iraniens et la presse iranienne ont de leur côté brocardé le rôle de la France qu’ils ont accusée d’entraver l’accord. Sur un compte twitter présenté comme l’expression du cabinet du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, on dénonçait dimanche une attitude “imprudente et inepte” de la part des autorités françaises.

La France, en première ligne ces dernières années pour réclamer l’adoption de nouvelles sanctions contre Téhéran pour l’inciter à renoncer à son programme nucléaire, semble vouloir éviter de revivre le scénario de 2003 lorsqu’un accord conclu avec l’Iran avait finalement échoué.

Les discussions entre le P5+1 et Téhéran visent à sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent les discussions sur le programme nucléaire iranien soupçonné par l’Occident de cacher un volet militaire, ce que la République islamique dément. Il s’agit du deuxième round de discussions organisé depuis la prise de fonction du président modéré Hassan Rohani dont l’arrivée au pouvoir a suscité l’espoir d’un dégel avec l’occident.

Hassan Rohani a assuré dimanche que l’Iran n’abandonnerait pas son droit à l’enrichissement d’uranium et ne “plierait devant aucune puissance”.

Avec AFP et Reuters

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