PUBLICITÉExercice inédit pour le très sérieux magazine The Economist : si beaucoup de média, venue la fin de l’année, choisissent une personnalité de l’année , l’hebdomadaire britannique a décidé de désigner “son” pays de l’année.
Dès lors, qui choisir ? Un bon élève, comme l’Estonie, pays le moins endetté de l’UE ? Ou bien un Etat, en proie à la guerre civile, qui a monopolisé l’attention du monde en 2013 comme la Syrie ?
Rien de tout cela. Pour The Economist, le pays de l’année est l’Uruguay.
Pourquoi donc cette nation sud-américaine d’à peine 3,5 millions d’habitants a-t-elle récolté cette distinction ?
“Plusieurs pays ont légalisé [le mariage entre personnes de même sexe] en 2013, y compris l’Uruguay, qui a aussi, fait unique, légalisé et mis en place des lois pour la production, la vente et la consommation de cannabis”, indique l'article justifiant le choix du magazine.
Il poursuit : “C’est un changement si manifestement délicat, coupant l’herbe sous le pied des groupes criminels et permettant aux autorités de se concentrer sur des crimes plus graves, qu’aucun autre pays au monde ne l’a fait. Si d’autres pays seraient amenés à suivre cet exemple, et si d’autres stupéfiants seraient légalisés, les dégâts causés par ces drogues pourraient être radicalement réduits”.
L’homme à la tête du pays, le président José Mujica est aussi porté aux nues par The Economist, habitué à tresser des louanges aux politiciens adeptes des politiques d’inspiration néolibérale. Le président uruguayen est décrit comme “admirablement modeste”. Il a qualifié la loi de légalisation “avec une franchise inhabituelle pour un politicien” comme “une expérience”. Le magazine raconte aussi qu’il vit dans une maison de campagne sans luxe, va au travail dans une Coccinelle Volkswagen et vole en classe économie.
L’article conclue : “humble mais néanmoins audacieux, progressiste et aimant s’amuser, l’Uruguay est notre pays de l’année”.