Un Chinois secouru lors d'une tentative d'atterrissage sur des îles disputées entre Tokyo et Pékin

Un Chinois secouru lors d'une tentative d'atterrissage sur des îles disputées entre Tokyo et Pékin
Tous droits réservés 
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
PUBLICITÉ

Il n’a pas totalement réussi son pari, mais son aventure restera dans les mémoires, et Xu Shuaijun est déjà salué comme un héro par ses partisans. Ce Chinois de 35 ans a raté de peu son objectif, se poser en montgolfière sur l’une des îles Senkaku, contrôlées par le Japon et que revendique Pékin.

L’activiste, qui avait décollé mercredi matin de la province chinoise du Fujian a dû être secouru à l’approche de l’archipel par les garde-côtes nippons, en raison de soucis techniques. Appelés à l’aide par l’intéressé, leur hélicoptère a découvert le ballon à moitié dégonflé et à la dérive à 22 kilomètres au sud des îles… Xu Shuaijun a été remis à un navire de patrouille chinois en dehors des eaux territoriales, visiblement en bonne santé, mais sans doute un tantinet frustré.

Car ce n’est pas rien pour un Chinois de débarquer sur ces îles de la mer de Chine orientale au coeur d’une dispute musclée entre pékin et Tokyo depuis des mois. Des militants chinois et taïwanais ont dans le passé plusieurs fois essayé de débarquer sur ces îles en bateau, mais ont presque à chaque fois été bloqués par les garde-côtes japonais. Mi 2012, des activistes pro-chinois venus de Hong Kong avaient réussi à poser le pied et à hisser le drapeau chinois sur une des îles, avant d‘être arrêtés par les garde-côtes nippons.

Les iles Senkaku pour les Japonais, appelées Diaoyu par les Chinois sont en effet quasi intouchables. Ce territoire est pourtant minuscule : cinq îles et trois rochers inhabités d’une superficie totale de 7 km2. Historiquement rattaché au Japon à la fin du 19e siècle, la Chine en revendique la souveraineté depuis les années 70. Un enjeu géostratégique pour les deux puissances depuis la fin de la guerre froide, et un enjeu économique : l’archipel possède en effet d’importantes richesses naturelles, principalement en hydrocarbures, qui attisent les convoitises.

Récurrentes depuis des décennies, les tensions sino-japonaises s‘étaient accentuées en septembre 2012 après la nationalisation partielle des îles Senkaku par le Japon. Elles ont encore monté d’un cran fin novembre, lorsque la Chine a décrété soudainement une nouvelle zone d’identification de défense aérienne sur la mer de Chine orientale, englobant le ciel des îles en litige. Pékin dépêche régulièrement des navires, et parfois des avions, à proximité de ces terres disputées, ce qui fait régulièrement craindre un incident armé avec les bateaux des garde-côtes japonais qui croisent dans les parages.

Dans ce contexte, l‘épopée manquée de Xu Shuaijun ne manque pas de saveur. Si le militant chinois n’a pas réussi à planter le drapeau de son pays aux Senkaku-Diaoyu, son sauvetage par les japonais sonne comme une parenthèse amicale dans les relations empoisonnées entre les deux pays.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Scholz en visite en Chine pour favoriser la coopération économique

No Comment : le panda géant Fu Bao quitte la Corée du Sud

Une explosion dans un bâtiment à l'extérieur de Pékin tue 2 personnes et en blesse 26