Grèce : le scénario du pire s'éloigne

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Par Euronews
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Des mois de négociations difficiles et tendues, entre la Grèce et ses créanciers, des mois durant lesquels le mot “Grexit” a été prononcé plusieurs

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Des mois de négociations difficiles et tendues, entre la Grèce et ses créanciers, des mois durant lesquels le mot “Grexit” a été prononcé plusieurs fois, et qui ont fait craindre un échec aux conséquences imprévisibles pour l’avenir de l’euro.

Alors que le temps presse, lundi soir le gouvernement grec fait une nouvelle proposition. En s’alignant sur les demandes des créanciers, Athènes accepte un budget en excédent primaire soit le solde du budget hors charge de la dette de 1% cette année et 2% l’an prochain.

L’ augmentation des revenus publics devrait être réalisée via la hausse d’impôts, selon le plan du gouvernement grec.

Notamment par la hausse d’une “taxe de solidarité” pour les revenus de plus de
50 000 euros par an et l’introduction d’un nouveau plafond à 8% pour les revenus de plus de 500 000 euros par an.

L’impôt sur les sociétés anonymes passe de 26% à 29% et une taxe extraordinaire
de 12% sera imposée à celles dont le chiffre d’affaires dépasse 500 000 euros.
La taxe sur les biens de luxe-voitures, avions, yachts, piscines- va également être augmentée.

Sur l‘épineux sujet du relèvement de la TVA, le gouvernement grec a accepté de n’appliquer le taux de TVA le plus bas, soit 6%, qu’aux livres et aux médicaments, face aux 11% reclamés par les créanciers.

Restaurants et électricité auraient une TVA à 13%, alors que les créanciers la voudraient à 23%

Sur la réforme des retraites, le gouvernement prévoit la suppression graduelle des pré-retraites entre 2016 et 2025, avec quelques exceptions, mais garde les aides aux retraites entre 57 et 239 euros par mois jusqu’en 2020.

Quant aux privatisations, le gouvernement grec s’engage à les réaliser sous conditions, comme la participation du secteur public dans le capital de la société acheteuse, et l’engagement des investisseurs dans l‘économie locale, la protection de l’environnement et des droits des travailleurs.

Par contre, le réseau électrique Admie, et l’opérateur de téléphonie OTE sont exclus des privatisations.

Autre mesure proposée par Athènes, la réduction de 200 millions d’euros du budget de la défense.

euronews : “Janis Emmanouilidis, pour la première fois après cinq mois de feuilleton grec, il semble que nous soyons proches d’un accord. Pensez-vous que ce soit un compromis équitable ? “

Janis Emmanouilidis, European Policy Centre : “ Bien évidemment, le gouvernement grec a dû céder sur pas mal de questions. Cela n’a pas grand chose à voir avec ce qu’ils avaient proposé avant les élections. Il y a beaucoup de mesures de hausses fiscales pour augmenter les revenus. C’est donc un compromis qui est probablement vu côté grec comme ne reflètant pas vraiment ce que le gouvernement grec, ce que Syriza, aurait voulu, mais qui reflète davantage ce que les partenaires ont réclamé. Mais c’est un compromis dans une situation difficile et s’il n’y avait pas eu ce compromis, l‘épilogue aurait probablement été bien pire. “

euronews : “ Il n’y a pas encore d’accord formel. A quoi doit-on s’attendre d’ici la réunion de l’Eurogroupe ce mercredi ? “

Janis Emmanouilidis : “ Il y a une question qui est dans l’air en ce moment et qui nécessite une réponse. C’est une question sur laquelle le FMI insiste beaucoup. Il s’agit de la soutenabilité de la dette. Y aura-t-il une référence au niveau de la dette grecque, peut-être y reviendra-t-on plus tard, mais dans une référence qui irait plus loin que ce qui a déjà été promis à la fin de l’année 2012, qui était en gros que la soutenabilité de la dette serait analysée et vérifiée. “

euronews : “ Christine Lagarde dit qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. Serait-il possible que le FMI ne participe pas au prochain accord ? “

Janis Emmanouilidis : “ Je ne vois pas bien comment. Si vous regardez les acteurs essentiels dans cette affaire, essentiellement l’Allemagne, il y en a d’autres, mais Berlin a toujours tenu absolument à ce que le FMI soit à bord et y tient toujours. Donc je pense qu’il y a de très grandes chances que le FMI soit toujours de la partie, mais ce n’est pas pour autant la fin de la saga grecque. Il y aura une suite et le FMI aura aussi un rôle à jouer. “

euronews : “ Le gouvernement grec a fait beaucoup de concessions pour ouvrir la voie à un accord. Est-ce que ce sera facile de convaincre les Grecs eux-mêmes? “

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Janis Emmanouilidis : “C’est la prochaine étape. D’une certaine manière, après les négociations, la balle sera dans le camp grec. Il devra y avoir un débat au sein de Syriza, au sein de la coalition avec le parti des Grecs indépendants puisqu’il faudra bien une majorité au Parlement pour faire passer cela. Ce ne sera pas facile. Il semble qu’il y ait des résistances, mais en même temps, ils ont douze sièges de plus que la majorité au Parlement. La question est de savoir s’ils sauront défendre cette majorité. Je pense qu’il y a de bonnes chances que ce soit le cas, mais ce ne sera pas simple.”

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