Faut-il attendre une improbable réouverture ou faut-il chercher un passage ailleurs ? Le dilemme des réfugiés bloqués à la frontière entre la Serbie et la Hongrie.
Depuis ce lundi soir, un rideau de fer se dresse à la frontière hongroise, bloquant la route des réfugiés. Ils sont des centaines à attendre côté serbe, au point de passage de Horgos-Röszke, là même où il y a quelques jours, des milliers de personnes se pressaient, après une traversée de la Méditerranée et des Balkans.
Désormais, la route s’arrête là, au pied de ces barbelés.
La Serbie a beau exhorter la Hongrie à rouvrir sa frontière, au moins aux femmes et aux enfants. Rien n’y fait. L’armée hongroise est déployée. L’“état d’alerte” a été décrété par Budapest. Il permet de faciliter l’arrestation et la détention de migrants.
Chez les réfugiés, bloqués à la frontière, c’est l’incompréhension. Certains ont décidé d’entamer une grève de la faim. Ultime tentative pour faire pression.
“On ne bougera pas d’ici tant qu’on nous laissera pas passer, explique Mustafa, jeune homme syrien. Notre destination, c’est Vienne. C’est pas en Hongrie qu’on veut s’installer. Les gens sont gentils, ce n’est pas le problème. Moi, j’ai de la famille en Belgique. C’est là que je veux aller”.
Fait-il attendre ici une improbable réouverture ou faut-il chercher un passage ailleurs ? Certains choisissent la deuxième option, en direction soit de la Croatie, soit de la Roumanie. Mais la route sera tout aussi difficile puisque la Hongrie envisage de construire une nouvelle clôture à sa frontière avec la Roumanie.
Les barbelés et la nouvelle loi hongroise
Et puis, il y a ceux qui tentent de forcer le passage en dépit des risques.
“Un policier nous a dit qu’il était défendu de toucher cette barrière, explique un réfugié afghan. Si on le fait, on sera emmené en prison”.
174 personnes ont été ainsi arrêtés par la police hongroise après avoir franchi la clôture. Ils risquent de 3 à 5 ans de prison.
“On le voit, explique Andrea Hajagos, l’envoyée spéciale d’euronews, la clôture a été réparée, puisque quelqu’un l’a cisaillée. Mais d’après la loi adoptée ce mardi, quiconque sectionne cette barrière se rend coupable d’un crime et peut être emprisonné”.
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