Le Portugal se choisira un nouveau Président le 24 janvier prochain. Un nombre record de 10 candidats se présentent pour succéder à Cavaco Silva
Le Portugal se choisira un nouveau Président le 24 janvier prochain. Un nombre record de 10 candidats se présentent pour succéder à Cavaco Silva, mais les principaux partis politiques, le Parti socialiste et le Parti social-démocrate n’ont pas de candidats officiels. Le PSD soutient cependant Marcelo Rebelo de Sousa, le favori du scrutin selon les sondages, alors que le PS se divise, entre l’indépendant Sampaio da Nóvoa et la socialiste Maria de Belém.
Le chercheur en science politique et sociologie politique Nuno Augusto, rencontrée par notre journaliste Filipa Soares, explique que l’image de ces partis a été endommagée ces dernières années :
“Je crois qu’ il y a eu des effets, et qu’il y a une très grande pression pour l’indépendance du Président par rapport aux partis politiques. En plus de cela, il y a le contexte des dernières élections parlementaires, à cause de la convergence des partis de gauche et la relation qui s’est établie entre-temps entre les candidats et le Président de la République.“
La coalition PSD-PP a bien remporté les dernières élections législatives en terme de voix, mais c’est le socialiste Antonio Costa qui a fini par prêter serment en tant que Premier ministre. Le PS est parvenu à faire alliance avec le Bloc de Gauche, le Parti communiste et les Ecologistes, et tous ensemble, ils obtiennent la majorité des sièges au Parlement. Une alliance délicate tant ces partis de gauche ont des positions différentes sur des questions brûlantes comme la dette portugaise ou l’OTAN. Plus que jamais le président devra jouer pleinement son rôle et assurer la stabilité politique du pays :
“En ce moment, le Président a plus de responsabilités, il doit modérer, être capable de rassembler différents partis, d’articuler le processus de décision, d’arbiter, et cela bien plus que lorsqu’une majorité absolue se dégage au Parlement“ explique Nuno Augusto.
Le chef de l’Etat Portugais a donc une fonction qui est loin d‘être honorifique. Il possède de nombreux pouvoirs, surnommés au Portugal de ‘bombe atomique’ :
“Nous avons un régime semi-présidentiel. Ce n’est pas un système présidentiel ou parlementaire. C’est une conjonction de facteurs historiques qui ont amené le Président à conserver ce pouvoir fondamental de dissoudre le Parlement, mais aussi de convoquer de nouvelles élections législatives, de démettre directement un gouvernement, de le nommer ou bien de nommer le Premier ministre“ conclue Nuno Augusto.
Garant des institutions, le Président est le chef suprême des armées, et peut utiliser son droit de veto contre des lois qu’il juge inappropriées.