Obama à La Havane : un succès sur toute la ligne

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Par Beatriz Beiras avec Sandrine Delorme, agences
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Nul besoin d'être analyste pour se rendre compte que Barack Obama a réussi à amoindrir le discours castriste tenu depuis 50 ans sur les méfaits de l'impérialisme américain.

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Obama à Cuba, une visite historique à l’impact réel, mais de quelle ampleur ? Il est encore trop tôt pour le dire. Cependant, nul besoin d‘être analyste pour se rendre compte que Barack Obama a réussi à amoindrir le discours castriste tenu depuis 50 ans sur les méfaits de l’impérialisme américain.

Un tour de force que le président a réussi avec élégance, diplomatie, mais aussi avec humilité, en reconnaissant sans équivoque que les sanctions imposées depuis 1962 à Cuba n’ont pas fonctionné.

Devant “l‘état-major” du régime communiste, il a su défendre les bienfaits de la démocratie :

“En tant que Président américain, j’ai appelé le Congrès à lever l’embargo (…). Je crois que ma visite ici prouve que vous n’avez pas à craindre une quelconque menace des Etats-Unis(…). Je suis aussi confiant, vous ne devez pas craindre les différentes voix du peuple cubain, et sa capacité à parler, à rassembler et à voter pour leurs dirigeants.”

Un plaidoyer pour les libertés publiques que les Cubains ont pu suivre en direct à la télévision, chose rare dans un pays où l’information est, d’ordinaire, strictement contrôlée. Et évidemment, sa position sur l’embargo a été bien accueillie dans les rues de la Havane.

Quand vous devez acheter un médicament, vous devez le chercher au Japon par exemple, et si l’un des composants est nord-américain, ils refusent de vous le vendre. C’est dommageable, pour le gouvernement nord-américain, pour le grand homme d’affaires nord-américain et pour le peuple cubain“, explique Agustín López Guevara, habitant de La Havane.

Mais cette visite aura surtout provoqué un effet “Je n’en crois pas mes yeux” chez les Cubains, alors que beaucoup ont des membres de leur famille aux Etats-Unis, comme Adela Virgen Servino, qui se dit plus que soulagée :

C’est si énorme, ça me prend le peu de coeur qui me reste, je ne sais pas trouver les mots pour dire ce que je ressens.

Obama a également réussi la prouesse d’entraîner Raúl Castro, allergique aux médias, dans une conférence de presse ce 21 mars. Et le dirigeant cubain a été obligé de se soumettre à des questions qui fâchent, notamment sur les prisonniers politiques :

Donnez-moi immédiatement la liste des prisonniers politiques pour les libérer ! Mentionnez-les ! Quels prisonniers politiques ? Donnez-moi le ou les noms ! Quand la réunion s’achèvera, donnez-moi une liste des prisonniers, s’il y a des prisonniers politiques, ils seront libres avant la tombée de la nuit“.

Un coup de bluff, le régime castriste considérant ses prisonniers politiques comme des détenus de droit commun…

Mais cette liste, la voici : 77 noms de prisonniers politiques dont un assigné à résidence. Elle a été remise par un groupe de dissidents que Barack Obama a reçu à l’ambassade des Etats-Unis.

Encore un tour de force réalisé en douceur… Ni le Pape François, ni François Hollande ou Federica Mogherini n’avaient osé rencontrer des dissidents cubains lors de leurs récentes visites à La Havane.

Découvrez l’album photo de la visite du Président #Obama à #Cuba#ObamaEnCubahttps://t.co/5v2q3ySEGSpic.twitter.com/x329M2MAiH

— U.S. Embassy France (@USEmbassyFrance) 21 mars 2016

LIVE: Obama says U.S. airlines will begin direct commercial flights to Cuba this year. https://t.co/ybHfcjGMPWpic.twitter.com/My2IhtxNkM

— Reuters Live (@ReutersLive) 21 mars 2016

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