Un robot de compagnie pour les enfants hospitalisés atteints de cancer

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Par Stéphanie Lafourcatère
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Il s’appelle Casper comme le gentil fantôme. Un robot spécifiquement développé pour être au contact d’enfants atteints de cancer est actuellement en

Il s’appelle Casper comme le gentil fantôme. Un robot spécifiquement développé pour être au contact d’enfants atteints de cancer est actuellement en test dans un hôpital de Lisbonne. Il est capable de percevoir son environnement et d’interagir avec lui. Neuf centres de recherche et entreprises européennes ont participé à sa conception.

À l’Institut portugais d’oncologie Francisco Gentil à Lisbonne, nous croisons Casper, un robot d’environ un mètre de haut dont l’allure rappelle Casper, le gentil fantôme auquel il doit son nom. Il émet des sons, parle et joue. Grâce à ses capteurs, ses dispositifs d’imagerie et ses systèmes de navigation sophistiqués, il se déplace de manière autonome, il reconnaît les jeunes patients, et même les félicite. L‘écran qui se trouve sur son ventre indique un smiley, le pouce levé.

Rompre la solitude

“C’est vraiment inquiétant quand on voit les enfants utiliser leurs gadgets électroniques tous seuls dans leur coin, indique Filomena Pereira, oncologue pédiatrique. Souvent, ce comportement dans le cas de jeunes patients finit par établir une relation solitaire à la technologie, mais je pense que ce robot peut permettre une interaction sociale commune entre différents groupes autour de l’utilisation d’une même technologie,” souligne-t-elle.

Étudier comment la robotique sociale peut intégrer les activités éducatives et ludiques proposées en pédiatrie, c’est l’objectif des scientifiques européens qui ont mis au point ce robot dans le cadre du projet MOnarCH. Sa conception a nécessité de résoudre de nombreuses questions techniques.

This is MOnarCH,a very smart robot who makes life easier 4 hospitalised children. Waiting 4u at EU Pavillion #MWC16pic.twitter.com/mXTfvUiDgs

— Pablo Pérez (@PabloPerezA) 22 février 2016

“Il fallait qu’il soit mignon”

“Le premier défi qu’on a dû relever, indique João Silva Sequeira, coordinateur du projet MOnarCH et ingénieur informatique et électrique à l’Université de Lisbonne consistait à trouver la bonne plate-forme robotique. On avait besoin d’un robot capable de marcher à côté de quelqu’un et avec une vitesse de déplacement pouvant aller jusqu‘à environ deux mètres et demi par seconde, précise-t-il. On devait aussi trouver un robot avec la bonne apparence : comme il allait être en contact avec de jeunes patients, il fallait qu’il soit mignon ; donc, on a recueilli le point de vue d’une centaine d’enfants, on leur a demandé à quoi un robot devait ressembler, poursuit-il. Autre défi : développer les concepts d’ingénierie qui équiperaient le robot, énumère-t-il, Casper doit interagir avec ce qui l’entoure ; donc il présente des innovations technologiques qui doivent aussi tenir compte d’aspects sociaux, le robot doit percevoir l’environnement social dans lequel il évolue,” insiste le scientifique.

C’est dans un laboratoire de l’Université de Lisbonne qu’une partie des systèmes équipant Casper a été développée. Les capacités de perception du robot mêlent les technologies les plus avancées et des concepts issus des sciences sociales, notamment de la psychologie. L’idée, c’est de rendre les interactions humain-robot naturelles et constructives.

“Les enfants ont besoin de nouer des liens d’affection avec des objets de leur quotidien”

“Quel type de réactions essayez-vous de susciter chez les enfants hospitalisés ?” demande notre reporter Julián López Gómez à l’un des chercheurs en robotique sociale qui travaille sur le projet, Víctor González Pacheco, de l’Université Carlos III de Madrid. “On essaie de déclencher une réaction positive, répond-il. Les médecins nous disent que plus les enfants sont heureux, plus vite et mieux ils se remettent de leur traitement, affirme-t-il avant d’ajouter : Donc on veut que Casper aide les enfants à s’amuser, qu’il joue avec eux, on veut que les patients établissent avec lui, le genre de relation qu’ils pourraient avoir avec un chien, voire avec un copain.”

Filomena Pereira, oncologue pédiatrique, nous donne son avis sur le robot : “J’aimerais que les concepteurs de Casper travaillent à augmenter encore sa capacité d’interaction avec les enfants, je sais que c’est difficile, c’est la partie la plus difficile de leurs recherches, mais ce serait génial, dit-elle, si les enfants pouvaient nouer encore plus de liens d’affection avec le robot parce qu’ils ont vraiment besoin de nouer des liens d’affection avec les objets de leur quotidien à l’hôpital.”

D’après les chercheurs, Casper devrait être utilisé comme robot de compagnie d’ici trois ans, dans d’autres hôpitaux d’Europe.

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