Les jeunes britanniques feront-ils pencher la balance en faveur de l'Union européenne ?

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Par Damon Embling
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Quel camp va l’emporter ce 23 juin ?

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Quel camp va l’emporter ce 23 juin ? Les pro et les anti-Brexit sont au coude-à-coude et le vote des jeunes, des 18-24 ans, précisément, peut être décisif, l’une des clefs du référendum, et donc de l’avenir du Royaume-Uni.

Sur la rive sud de la Tamise, à Londres, dans l’emblématique gratte-ciel The Shard, cette jeune génération d‘électeurs a pu se retrouver pour débattre des arguments en faveur du “in” et en faveur du “out”. Mais ils n‘étaient pas nombreux au rendez-vous…

Selon les sondages, les jeunes ont tendance à être davantage pro-européens que leurs aînés. Mais lors de la dernière élection britannique, seulement 43 % des 18-24 ans sont allés mettre leur bulletin dans l’urne. Et c’est pourquoi les militants des deux camps mettent le paquet pour booster le nombre d’inscrits“, nous expliquent notre reporter Damon Embling.

Ce débat a été organisé pour inciter les jeunes à se déplacer pour exprimer leur opinion le 23 juin, que ce soit pour ou contre la sortie du pays de l’Union européenne.

Simon Truscott, 24 ans, travaille dans un garage à Londres :

“Je suis venu ici parce que je suis indécis. J’ai un frère qui est très très sûr de lui, il veut qu’on quitte l’Union. Mon père lui, qui est très libéral, très écolo, veut qu’on reste dans l’union. Donc, je suis venu pour me faire ma propre opinion, écouter des avis plus équilibrés, qui ne me sont pas proches.”

Beaucoup de gens sous-estiment à quel point c’est important pour les jeunes. Evidemment, cela aura un impact sur l’Education et je pense qu’il est assez injuste que nous négligions les autres aspects, immigration mis à part, des conséquences liées à notre sortie ou au fait que l’on reste dans l’union européenne“, explique Linessa Mercurius, lycéenne de 17 ans.

Je pense qu’il est très important que chacun se prononce par le vote. Je vais voter pour rester parce que j’ai l’impression que nous n’aurons pas un meilleur avenir en sortant de l’Union européenne. Nous payons seulement 18,6 milliards de livres à l’Union européenne, et ce que beaucoup de gens ne comprennent pas, c’est que la moitié au moins nous revient“, nous raconte Ronan Hanna, étudiant de 22 ans.

Sam Sharpe, jeune ouvrier, en revanche, ne parvient pas à voir les bénéfices qu’il y a à rester dans l’Union européenne, comme les patrons de l’entreprise dans laquelle il travaille, d’ailleurs :

Je vais voter pour en sortir parce que je n’ai pas entendu une seule bonne raison de la part de David Cameron qui me ferait voter pour rester. Il semble juste qu’il invente des choses au fur et à mesure et il fait peur aux gens pour qu’on décide de rester.

Darren Sharpe, chercheur universitaire de l’Est londonien, a étudié les points de vue des jeunes britanniques sur l’Union européenne.

La plupart de ceux qui se sont prêtés à son enquête se définissent comme citoyens européens, à 72 %.

Mais 93 % d’entre eux disent aussi qu’ils savent peu de chose, voire rien de l’Union européenne.

Dans ce référendum, il est aussi bien question d‘émotions, d’identité, que de faire un choix rationnel pour tel ou tel parti ou organisme. Ce qui est positif, c’est que ces jeunes se sentent européens, ils se sentent interconnectés et intégrés. Mais en terme de fonctionnement, savoir qui nous gouverne ou quel impact cela a sur nous, ils en savent très peu, et ils ont un besoin criant d’informations“, explique le Docteur Darren Sharpe,University of East London

De l’information, l’association “Bite the Ballot”, fondée en 2008, fait partie de ceux qui en donne.

Elle utilise les réseaux sociaux et organise des ateliers, des débats un peu partout pour essayer d’inciter le plus grand nombre de jeunes à s’inscrire sur les listes électorales et à voter le jour du référendum.

Abiodun Olatokun, en charge de la campagne d’incitation au vote :

“Ce qui est réellement intéressant, c’est de voir comment les jeunes ont rejeté le discours de l’establishment sur le référendum sur l’Union européenne. Au lieu de cela, ils préfèrent parler de la manière dont cela va les affecter et de l’impact sur leur communauté, et je pense que c’est pour ces raisons-là qu’on a eu énormément d’inscriptions dans la tranche 18-24 ans.”

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L’association dit avoir encouragé plus d’1 869 000 jeunes de tous milieux à s’inscrire pour voter le 23 juin. Et leur fil Twitter ne cesse de proposer des ateliers, de lancer des débats pour que les jeunes se fassent leur propre opinion.

Un beau résultat, reste à savoir si cela va se traduire par une participation record des jeunes le jour J.

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