La relocalisation des réfugiés, l'"échec abject" de Bruxelles

La relocalisation des réfugiés, l'"échec abject" de Bruxelles
Par Euronews
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Il y a un an, une semaine seulement après la photo choc du corps du petit Alyan Kurdi échoué sur une plage de Turquie, la Commission européenne proposait de reloger 120 000 refugiés déjà arrivés en Gr

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Il y a un an, une semaine seulement après la photo choc du corps du petit Alyan Kurdi échoué sur une plage de Turquie, la Commission européenne proposait de reloger 120 000 refugiés déjà arrivés en Grèce, Italie et Hongrie, en les plaçant ailleurs en Europe. Cela venait s’ajouter à une promesse concernant 40 000 réfugiés, déjà lancée avant la tragédie de l’enfant syrien.

Jean-Claude Juncker dit alors qu’il est temps de montrer la ““solidarité européenne” et un courage collectif.

Mais, une année plus tard, seuls 4500 ont été relogés.

160 000 refugiés, ce n’est pas énorme, si on compare avec le nombre de demandes d’asile pour toute l’Europe en 2015 : 1,25 millions.

Le coup de gueule des ONG

Amnesty International exprime sa colère à euronews :“L‘échec abject des dirigeants européens à reloger les réfugiés révèle un manque flagrant d’engagement des pays européens face à leurs obligations et un manque troublant de solidarité entre les pays membres et les réfugiés”, déclare John Dalhuisen, directeur d’Amnesty International Europe. Les réfugiés devraient être répartis équitablement entre tous les pays membres de l’Union.
L’Europe devait accepter un plus grand nombre de réfugiés pour les reloger et faciliter la voie juridique vers l’admission, comme le regroupement familial ou les visas humanitaires. En fin de compte, la solution se résume à un partage des responsabilités au sein de l’UE et au niveau international.”

Pourquoi ça n’a pas marché ?

L’organisation Internationale pour les Migrations a déclaré à euronews que les délais conduisent des réfugiés à rester bloqués plus d’un an en Grèce et contribuent à surcharger des centres d’accueil inadaptés.

Quels ont été les pays les plus récalcitrants ?

L’Allemagne a été l’un des pays les plus accueillants pour les migrants l’an dernier : mais elle a relocalisé dans ce programme européen juste 62 personnes, de son quota de 27,536 personnes, soit 0.2%. Même la Finlande, l’un des meilleurs élèves, n’a pris qu’un quart de son quota (27%).
La Pologne et l’Autriche n’en ont pris aucun, alors que la Bulgarie, la République tchèque, l’Irlande et la Slovaquie ont relocalisé moins d’1% de leurs quotas.

Que dit la Commission européenne ?

Une porte-parole de la Commission européenne a déclaré à euronews : “La Commission redouble actuellement d’efforts pour renforcer le processus de relocalisation en Grèce et en Italie et pour maintenir la pression sur les pays membres. Le commissaire Avramopoulos a contacté les Etats membres le 5 août, soulignant que le processus de relocalisation a besoin par dessus tout d‘être accéléré et qu’ils doivent être à la hauteur des engagements pris devant le Conseil et apporter en urgence une réponse adéquate en s’engageant plus activement et plus régulièrement sur la relocalisation, en Grèce et en Italie.”

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