Référendum en Hongrie sur les quotas de migrants : le 'non' attendu

Référendum en Hongrie sur les quotas de migrants : le 'non' attendu
Par Andrea Hajagos
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Le référendum sur les quotas de migrants, c’est ainsi que les Hongrois l’appellent quand ils en parlent… Ce dimanche, ils répondent à la question suivante : “Voulez-vous que l’Union européenne décrète

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Le référendum sur les quotas de migrants, c’est ainsi que les Hongrois l’appellent quand ils en parlent… Ce dimanche, ils répondent à la question suivante : “Voulez-vous que l’Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non-hongrois en Hongrie sans l’approbation du Parlement hongrois ?”

Une initiative du gouvernement de Viktor Orban qui attend bien sûr un “non” des électeurs.

Nous voulons que beaucoup de gens aillent voter et nous donnent clairement leur position, s’ils estiment possible que les institutions de l’Union européenne puissent décider, sans l’accord du parlement hongrois, avec qui nous voulons vivre dans notre pays“, explique Zoltán Kovács, porte-parole du gouvernement hongrois.

Les partis politiques hongrois sont divisés sur le sujet. L’extrême droite, le Jobbik, appelle au “non”. Le Parti Libéral hongrois, qui ne dispose que d’un député au parlement, appelle au “oui”. Tous les autres partis, de gauche, appellent les électeurs à ne pas jouer le jeu du gouvernement, et donc à ne pas aller voter.

Certaines ONG pensent toutefois qu’il est important de donner son opinion et beaucoup appellent les électeurs à voter nul. C’est aussi le cas du Parti hongrois du chien à deux queues, un parti satirique issu d’un mouvement de street art, qui a mené une contre-campagne virulente par le biais de l’humour, ridiculisant celle du gouvernement …

Si le nombre de votes nuls est suffisant, cela peut montrer au gouvernement qu’il n’y a pas lieu de mener des campagnes haineuses comme il l’a fait“, explique Gergő Kovács, leader du Parti hongrois du chien à deux queues (MKKP).

En Hongrie, nombreux sont ceux qui ne savent pas vraiment de quoi parle ce référendum. Les sondages montrent que, même les gens plutôt hostiles au gouvernement Orban, sont satisfaits de sa politique envers les migrants. Il est donc à peu près sûr que le “non” l’emporte… La question est de savoir si le référendum sera valide, (les sondages annoncent entre 42 et 55 % de participation ) et ce qui peut se passer ensuite…

Selon l’analyste politique Attila Juhász, le référendum aura une incidence à la fois sur le plan national et international :

L’enjeu national c’est de savoir à quel point Viktor Orban peut renforcer son pouvoir avec ce référendum et balayer la déjà faible opposition. L’enjeu international, c’est de savoir jusqu’où il peut aller avec ses politiques qui déstabilisent l’Union européenne, et disons, divisent les Etats membres, à l’image de tout ce que le gouvernement hongrois a fait depuis un an et demi sur la migration.

Selon une étude réalisée par Publicus Intézet, à la demande de l’hebdomadaire Vasárnapi Hírek, les sentiments négatifs à l‘égard des réfugiés ont augmenté depuis un an.

Aujourd’hui, moins de Hongrois pensent que les migrants doivent être traités avec plus d’humanité (de 52 %, on est passé à 44 %).

Question solidarité, la tendance s’est complètement inversée …
63 % des Hongrois pensent que ce n’est pas de leur devoir d’aider les réfugiés… Il y a un an, 64 % pensaient le contraire…

#Hungary xenophobic anti-refugee referendum based on govt driven distortions & lies: https://t.co/LvxGiUll0Fpic.twitter.com/bGhXKYAssF

— Lydia Gall (@LydsG) 30 septembre 2016

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