Un jeune "Dreamer" d'Obama arrêté par Trump

Un jeune "Dreamer" d'Obama arrêté par Trump
Par Beatriz Beiras
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750 000 jeunes entrés illégalement aux Etats-Unis avant l'âge de 16 ans sont normalement protégés par le programme DACA mis en place par Obama en 2012.

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Une manifestation a été organisée devant la prison de Tacoma, dans l’Etat de Washington, pour demander la libération de Daniel, premier “Dreamer” arrêté sous Donald Trump aux Etats-Unis.

C’est la semaine dernière que Daniel Ramirez, jeune Mexicain de 23 ans, a été arrêté par la police d’immigration (ICE). Entré illégalement lorsqu’il était enfant (7 ans) sur le territoire américain, Daniel est normalement protégé par le programme DACA.

Nous sommes ici en solidarité et nous demandons qu’il soit relâché parce que c’est quelqu’un de très apprécié et utile dans cette communauté. Nous voyons les attaques dont font l’objet les immigrants à travers le pays, nous ne voulons pas rester passifs !“ expliquait l’organisateur de la manifestation, Rolando Avila.

“Dreamer”, c’est le nom qui est donné aux 750 000 jeunes non-Américains entrés illégalement aux Etats-Unis avant l‘âge de 16 ans et qui ont obtenu la protection du programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals) mis en place en 2012 par Barack Obama. Un programme qui leur permet d‘éviter d‘être expulsés du pays.

*Pour être éligible au DACA, il faut vivre aux Etats-Unis depuis 2007, avoir moins de 31 ans au 15 juin 2012, être inscrit à l‘école ou être récemment diplômé, ne pas avoir de casier judiciaire.

Le DACA leur donne le droit de travailler légalement, d’obtenir le permis de conduire, et de postuler à une bourse d‘études.
Ce statut dure deux ans et est renouvelable.*

Il a été voulu par le président Barack Obama pour soulager l’incertitude de ces jeunes migrants illégaux qui n’ont rien choisi. Voici comment il avait présenté ce décret en juin 2012 :

Soyons clair, ce n’est pas une amnistie. C’est une mesure temporaire d’urgence qui nous permet de concentrer nos ressources judicieusement tout en donnant un certain degré de soulagement et d’espoir à des jeunes gens motivés, talentueux et patriotes.

Mais l’incertitude est de retour. Car, Donald Trump est resté vague et menaçant sur ses intentions à l‘égard du DACA, alors qu’une partie de ses conseillers, dont l’utranationaliste Steve Bannon, est pour l’abrogation pur et simple du programme.

Lors de son audition au Sénat pour sa confirmation à la tête du Département de la Justice de l’administration Trump, Jeff Sessions, le très controversé, et très à droite, chantre de l’anti-immigration, avait aussi déclaré que la révocation du DACA serait “certainement conforme à la constitution” américaine. De mauvais indicateurs pour l’avenir de cette politique migratoire mise en place par Obama.

.Yahoo</a> exclusive: <a href="https://twitter.com/hashtag/Mexican?src=hash">#Mexican</a> <a href="https://twitter.com/hashtag/DREAMER?src=hash">#DREAMER</a> living in <a href="https://twitter.com/hashtag/Seattle?src=hash">#Seattle</a> + protected by <a href="https://twitter.com/BarackObama">BarackObama‘s #DACA program arrested https://t.co/cnWnIuuqlbpic.twitter.com/YBwMW3ILan

— Graphiq (@GraphiqHQ) 15 février 2017

Pour être précisLe mot “Dreamer” fait référence au DreamAct, un acronyme pour “Development, Relief and Education for Alien Minors”, soit “développement, secours et éducation pour les mineurs étrangers”. Ce projet de loi était sensé régulariser “les enfants arrivés tout jeunes aux Etats-Unis, qui ont suivi des études ou se sont engagés dans l’armée, mais sont menacés d‘être renvoyés dans un pays où ils n’ont jamais mis les pieds”, selon la correspondante du Monde, Corine Lesnes. Le projet de loi avait été rejeté en décembre 2010. Mais Barack Obama avait décidé par décret, le 15 juin 2012, de palier au problème en mettant en place le DACA.

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