Le référendum turc, un pari pour Erdogan

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Le résultat du référendum de dimanche en Turquie pourrait donner lieu au plus important tournant politique du pays depuis la fondation de la République turque en 1923.

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Le résultat du référendum de dimanche en Turquie pourrait donner lieu au plus important tournant politique du pays depuis la fondation de la République turque en 1923.

Le Président Recep Tayyip Erdogan affirme qu’une réforme est nécessaire pour éviter la formation de gouvernements de coalition trop fragiles, et donc pour apporter de la stabilité à la Turquie, en cette période où elle fait face à de nombreux problèmes sécuritaires.

Mais s’il a décidé de soumettre ses propositions de réformes à la population, c’est parce que le Parlement a rejeté ses 18 amendements à la Constitution.

Voici les projets d’amendements les plus controversés, ceux qui renforceraient les prérogatives du président turc, étendraient ses pouvoirs.

-Disparition du poste de Premier ministre en faveur de la création d’un poste de vice-président.

-Le Président deviendrait le chef du gouvernement et de l’Etat et ne serait plus obliger de couper les liens avec son parti politique.

-Il pourrait promulguer des lois par décret en outrepassant le Parlement.

-Un Parlement qui se voit doter de pouvoirs limités, notamment pour enquêter sur le chef de l’Etat ou le réfuter.

Les partisans de la campagne du “non” ont été pratiquement privés de couverture médiatique, du moins dans les médias publics, en raison du contrôle du gouvernement qui n’admet pas la critique.

Dans tous les cas, selon certains analystes politiques, si le “oui” l’emporte, Erdogan aura plus de pouvoirs, si le “non” l’emporte, rien ne changera…

Un “non” au référendum ne modifiera pas grandement la situation, dans les circonstances actuelles, c’est-à-dire qu’on peut confortablement supposer que le Président continuera à diriger le pays comme il le fait actuellement, depuis qu’il a été élu Président“, explique Ahmet Kasim Han.

Le référendum a lieu moins d’un an après la tentative de coup d’Etat et dans un contexte d’attentats à la bombe orchestrés par les jihadistes d’Etat islamique et les militants kurdes.

Depuis l‘été dernier, Erdogan a déclaré l’Etat d’urgence et mené une purge dans les rangs de la police, de la justice, de l’armée, dans l‘éducation, les médias. Plus de 134 000 personnes ont été licenciées. Plus de 48 500 arrêtés, plus de 97 000 attendent de passer devant un juge selon le site Turkeypurge.

Pour Erdogan, ce référendum se résume à faire un choix simple, entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre lui :

Alors que disent ceux qui s’opposent aux changements constitutionnels ? S’ils disent que la Turquie est mieux gouvernée de cette manière, cela signifie qu’ils défendent les coups d’Etat, les coalitions, les crises et les périodes de chaos.

Beaucoup prédisent une étroite victoire du “oui” au référendum et donc pour Erdogan, qui a toujours eu une énorme popularité. Il n’a jamais perdu une élection depuis celle qui l’avait placé au poste de Premier ministre en 2002.

Erdogan disait cette semaine que les Turcs vivant à l‘étranger avaient voté en masse. Les sondeurs estiment que cela pourrait lui être bénéfique.

https://t.co/cBu8BjDUvK es un sitio web establecido con el propósito de seguir de cerca la cacería de brujas masiva en Turquía. pic.twitter.com/ntkyzfkOkb

— Turkey Purge Spanish (@TurkeyPurgeES) 8 avril 2017

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